Le gaz naturel sera moins polluants. Plusieurs distributeurs américains prévoient de distribuer du gaz certifié sans méthane. Il doit minimiser les émissions de carbone et se conformer aux exigences environnementales et climatiques.
Un gaz naturel plus pur
Au cours de l’année 2021, plusieurs entreprises gazières américaines ont conclu des accords avec des agences de certification. Ces agences doivent certifier des infrastructures de production ou de transport de gaz naturel selon des normes environnementales. Ce type de gaz, plus pur, est une réponse de l’industrie gazière aux critiques environnementales sur le gaz naturel.
Le terme de « gaz certifié » est ambivalent : il n’y a pas encore de consensus sur les normes. Ces normes sont définies et vérifiées par une agence indépendante. La mesure des émissions de méthane est l’un des critères-clés.
Il existe trois grandes normes : Project Canary a développé la norme TrustWell Certification. Equitable Origin a sa norme EO100 ; et MiQ utilise son MiQ Standard. La norme EO100 d’Equitable Origin est considérée comme la plus qualitative.
Les gazoducs sont opérationnels
Le principal problème du gaz certifié était l’absence de gazoducs spécialisés dans son transport. Ce problème est résolu grâce aux engagements pris par plusieurs entreprises spécialisées dans le transport entre producteurs et consommateurs. Ainsi de DT Midstream et Tallgrass Energy en septembre 2021.
Les infrastructures certifiées sont parfois associées à des technologies de capture du carbone. Il s’agit d’optimiser la réduction de l’empreinte carbone du gaz naturel. C’est le cas du gazoduc de DT Midstream, qui transporte le gaz du site certifié de Haynesville vers le Sud.
Une vague de contrats au cours de l’année 2021
Le groupe EQT, leader américain du gaz naturel, a conclu des accords de certification avec les trois grandes agences. Project Canary a certifié deux puits en janvier 2021. Quant au transport, MiQ et Equitable Origin ont certifié 4 milliards de pieds cubes en avril 2021.
En l’absence de consensus sur les normes, EQT s’est ainsi assuré toutes les possibilités.
Entre mai et juin 2021, Northeast Natural Energy et Range Resources ont signé des accords pour certifier des sites d’extraction. En juin 2021, Southwestern a fait certifier un gazoduc un gazoduc dans les Appalaches. Dans un communiqué de presse du 21 septembre 2021, Kinder Morgan a annoncé s’associer avec Southwestern pour transporter le gaz vers le Nord-Est.
Le gaz des Appalaches
Les Appalaches ont en effet une place importante dans la phase de certifications de 2021. Selon l’Agence américaine de protection de l’environnement, la densité naturelle de méthane y est particulièrement faible. Cela facilite la production de gaz naturel certifié sans méthane.
Le 12 octobre 2021 avait lieu le Gulf Coast Energy Forum. Plusieurs entreprises y ont exprimé leur intérêt pour le gaz certifié. Ainsi de Williams Compagnies et de Boardwalk Pipelines.
Un marché d’avenir ?
Selon un sondage Platts auprès des agences de certification, plusieurs entreprises ont déjà pris leurs engagements. D’ici à la fin de l’année, un total de 7 milliards de pieds cubes de gaz certifié par jour seront sur le marché.
S’y ajouteront en 2022 5,3 milliards de pieds cubes. Cela portera le total de gaz certifié à 12,3 milliards par jour – soit 14% de la production américaine de gaz naturel. Le chiffre total est probablement légèrement supérieur, car plusieurs entreprises n’ont pas rendu publics les volumes attendus.
Finalement, l’avenir du marché du gaz certifié dépend de la demande. La forte concurrence d’avant cet hiver risque de retarder l’essor du gaz certifié par rapport au gaz naturel classique. Mais grâce au nombre croissant de gazoducs dédiés au gaz certifié, cela va peut-être changer à long terme.