Depuis Valparaiso, ville portuaire emblématique du Chili, les présidents français Emmanuel Macron et chilien Gabriel Boric ont dévoilé, jeudi, l’« appel de Valparaiso ». Cette initiative bilatérale entend renforcer les efforts conjoints pour la préservation des écosystèmes marins, tout en mettant en avant des solutions contre les défis environnementaux globaux.
Le projet marque une étape majeure en vue de la troisième Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC 3), prévue en juin prochain à Nice. Emmanuel Macron a précisé que cet appel vise à mobiliser la communauté internationale autour de plusieurs priorités, notamment la lutte contre la montée des eaux et la protection de la biodiversité marine. Le président Boric a souligné l’importance de cette collaboration pour préserver des régions essentielles comme l’Antarctique.
Lutte contre la pêche illicite et corridors verts
Un des axes principaux de l’appel concerne la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, qui constitue une menace majeure pour les écosystèmes marins. Lors de son discours, Emmanuel Macron a détaillé les efforts prévus pour instaurer une gestion plus durable des ressources halieutiques.
Par ailleurs, les deux dirigeants ont évoqué la création de « corridors verts », destinés à réduire l’empreinte carbone des échanges commerciaux entre les ports français et chiliens. Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large visant à intégrer l’océan dans les efforts mondiaux de décarbonation.
Renforcer les aires marines protégées
L’initiative franco-chilienne met également l’accent sur l’expansion des aires marines protégées (AMP). Actuellement insuffisantes pour garantir la préservation des habitats marins, ces zones pourraient connaître un développement significatif grâce à des partenariats entre pays. La France et le Chili souhaitent encourager d’autres nations à adopter des mesures similaires pour protéger les écosystèmes marins vulnérables.
Un combat pour la biodiversité en haute mer
Les deux présidents ont également plaidé pour une ratification rapide du traité sur la biodiversité en haute mer, connu sous le nom d’accord BBJN (Biodiversité au-delà des juridictions nationales). Ce traité, adopté par l’ONU en 2023, nécessite encore la ratification de 60 États pour entrer en vigueur. Le Chili, l’un des premiers pays à ratifier l’accord, et la France, qui vient de le faire, espèrent convaincre d’autres nations de rejoindre cette initiative.
Actuellement, seules une quinzaine de nations ont franchi ce cap. La haute mer, qui échappe à toute juridiction nationale, a longtemps été laissée en marge des politiques environnementales, mais elle représente aujourd’hui un enjeu crucial pour l’avenir de la planète.
Protéger les océans : un impératif pour l’avenir
Au-delà de leurs deux pays, Emmanuel Macron et Gabriel Boric souhaitent faire de l’« appel de Valparaiso » un modèle de coopération internationale. Protéger les océans ne se limite pas à préserver un écosystème : il s’agit d’une nécessité pour le futur de la vie sur Terre. Avec cet engagement, la France et le Chili espèrent tracer une voie pour d’autres nations et renforcer la gouvernance mondiale des océans.