Alfeor, société née en septembre 2023 de l’association entre « Les Equipes du Made in France » d’Arnaud Montebourg et le fonds d’investissement Otium Capital, poursuit activement sa stratégie de croissance externe. L’entreprise vient d’annoncer l’acquisition de deux PME supplémentaires, Delta Metal et le laboratoire Effitech, spécialisées respectivement dans la fabrication de fixations métallurgiques et les essais et analyses métallurgiques. Ces rachats font suite à ceux de TSM et des Ateliers de la Meuse officialisés le mois dernier.
Alfeor entend ainsi constituer un équipementier de taille intermédiaire en fédérant des PME aux expertises complémentaires. L’objectif est de disposer d’un portefeuille d’activités et de savoir-faire diversifiés pour mieux répondre aux besoins de ses clients dans le nucléaire civil, tels qu’EDF et Framatome. Avec ces quatre acquisitions, Alfeor atteint désormais 30 millions d’euros de chiffre d’affaires consolidé et emploie 200 collaborateurs.
Renforcer l’expertise et les capacités industrielles
Les rachats de Delta Metal et Effitech visent à étoffer les compétences d’Alfeor en matière de fixations métallurgiques de haute précision, d’essais et d’analyses techniques spécialisées. Des domaines essentiels pour garantir la qualité et la fiabilité des équipements destinés aux centrales nucléaires. Ils viennent s’ajouter aux savoir-faire de TSM dans le traitement de surface et la mécanique, ainsi qu’à l’expérience en chaudronnerie et usinage des Ateliers de la Meuse. Au-delà du renforcement des expertises, ces opérations permettent aussi à Alfeor d’accroître significativement ses capacités industrielles pour répondre à la demande à venir des grands donneurs d’ordres du nucléaire civil français. La filière doit en effet relever le défi de la construction de six nouveaux réacteurs EPR ainsi que du réinvestissement dans les centrales existantes pour en prolonger la durée de vie. Reflet d’une dynamique positive, ces acquisitions successives démontrent la conviction partagée par les PME de contribuer au renouveau de la filière nucléaire hexagonale. Face à la perspective de nombreux chantiers à venir, le renforcement et la structuration de cette filière représentent un enjeu stratégique majeur.
Consciente des opportunités à saisir, Alfeor affiche d’ambitieuses ambitions de développement. « Au-delà de ces quatre premières acquisitions, Alfeor entend poursuivre un développement rapide et est en discussion avec de nombreuses PME », souligne la société dans son communiqué. L’objectif : « atteindre une taille critique afin d’être mieux armées pour répondre aux attentes croissantes des grands donneurs d’ordres ». Pour Arnaud Montebourg, président du conseil de surveillance d’Alfeor, « ces acquisitions clés reflètent la conviction partagée par les PME de contribuer à la renaissance de la filière nucléaire française et européenne ». L’ancien ministre insiste : « Alfeor confirme ainsi son ambition de devenir un équipementier de référence dans le secteur nucléaire » et un « leader français et européen ». Dans cette perspective, Alfeor semble idéalement positionné. En mutualisant les savoir-faire de PME jusqu’ici fragmentées, l’équipementier vise à constituer un acteur industriel de poids, capable de répondre aux enjeux techniques et aux volumes de production exigeants qui se profilent. Une stratégie payante qui pourrait bien faire d’Alfeor une success story entrepreneuriale dans les années à venir.