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Forte hausse des crédits carbone australiens prévue d’ici 2025

Le prix des Australian Carbon Credit Units devrait bondir de 56 % d’ici 2025, selon les prévisions d'ANZ. Les prix en Nouvelle-Zélande et en Chine restent stables, face à des politiques moins contraignantes.

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Les prévisions pour les crédits carbone australiens indiquent une forte hausse. D’ici septembre 2025, le prix des Australian Carbon Credit Units (ACCU) devrait atteindre 70 A$/tCO2e, contre 45 A$/tCO2e en septembre 2024, soit une augmentation de 56 %, selon le rapport récent publié par ANZ. Cette augmentation est directement liée à la demande croissante imposée par le mécanisme de réduction des émissions, le Safeguard Mechanism. Ce dernier, sous l’impulsion des réformes législatives, resserre le cadre régissant les émissions des entreprises les plus polluantes, entraînant une raréfaction de l’offre de crédits et une hausse des prix.
En août 2024, les volumes échangés sur le marché des ACCU ont atteint 2,8 millions d’unités, marquant ainsi une augmentation record par rapport au mois précédent. Ce volume correspond à la troisième plus grande activité mensuelle jamais enregistrée pour ces unités. Une proportion significative de ces transactions, environ 44 %, concerne les crédits carbone dits Human Induced Regeneration (HIR), qui visent à encourager la séquestration du carbone par des projets de reforestation et de restauration des sols.

Nouvelle-Zélande : un marché en surcapacité

Le marché néo-zélandais du carbone, bien que stable en termes de prix, montre des signes de surabondance. Le prix des New Zealand Units (NZU) devrait rester autour de 51 NZ$/tCO2e (32 $ US/tCO2e) jusqu’en 2025. Les récentes politiques du gouvernement de Nouvelle-Zélande visant à réduire le nombre d’unités disponibles sur le marché, notamment lors des enchères, ne prennent effet qu’à partir de 2025. Actuellement, le marché peine à absorber l’offre disponible, et les enchères trimestrielles ont montré un manque d’intérêt : la dernière en juin 2024 n’a pas suscité de soumissions.
Cette situation illustre la faiblesse de la demande intérieure et la difficulté pour les entreprises locales de se conformer aux exigences sans bénéficier de nouveaux soutiens politiques. Le système néo-zélandais, pourtant bien établi, montre des signes de saturation, contrairement au marché australien, où la dynamique est nettement plus soutenue.

La Chine maintient un équilibre délicat

En Chine, les perspectives pour les China Emission Allowances (CEA) restent stables, avec un prix prévu de 91 yuan/tCO2e (13 $ US/tCO2e) en septembre 2025. Contrairement à l’Australie, la Chine n’anticipe pas de flambée des prix. Le pays a récemment étendu son système de quotas d’émission à des secteurs supplémentaires, tels que l’acier, le ciment et l’aluminium, dès 2025. Ces industries bénéficient cependant de suffisamment de crédits pour respecter les obligations réglementaires sans que cela n’ait un impact majeur sur le prix des quotas.
Ce marché, qui demeure stable en termes de demande et de prix, montre la volonté de Pékin de maintenir des coûts de conformité modérés pour les entreprises nationales tout en renforçant progressivement ses engagements climatiques. Cette approche permet d’éviter une volatilité excessive tout en soutenant une politique de long terme orientée vers la décarbonation progressive de l’industrie lourde.

Convergence des marchés volontaires et réglementés

Un autre phénomène observé est la convergence progressive entre les marchés volontaires et les systèmes de conformité en matière de carbone. L’écart de prix se réduit alors que les crédits carbone des programmes de conformité deviennent plus tolérants vis-à-vis des crédits de compensation. En août 2024, la demande de crédits volontaires a rebondi, enregistrant une hausse de 18 % par rapport à juillet, atteignant 10,2 millions d’unités. Parallèlement, le volume total de crédits émis a diminué de 20 %, les projets de génération d’énergie ayant particulièrement baissé en nombre.
Les perspectives pour 2025 suggèrent que les marchés volontaires et réglementés pourraient continuer à converger, notamment à travers l’acceptation croissante de ces crédits compensatoires dans des systèmes de conformité traditionnellement plus rigides. Cela pourrait entraîner une certaine harmonisation des prix entre ces deux segments, notamment dans des marchés comme celui de l’Australie, où la pression pour trouver des solutions de décarbonation s’intensifie.
L’évolution des marchés carbone, en particulier en Australie et en Asie, montre que les dynamiques sont en plein essor. Entre des politiques de régulation strictes et une demande croissante pour les crédits carbone, le secteur continue de jouer un rôle central dans les stratégies de décarbonation des grandes économies.

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