Le gouvernement a lancé jeudi à Paris la deuxième phase de la formation des cadres de l’administration à la transition écologique, celle de l' »industrialisation » qui vise à former dès septembre 3.000 hauts fonctionnaires d’Etat chaque mois.
La France s’engage dans une formation verte massive : 3 000 cadres par mois pour la transition écologique
Onze mois après l’annonce de ce plan de formation, l’objectif reste de former les quelque 25.000 cadres de la fonction publique d’Etat à la transition écologique « d’ici 2024 », et les 5,7 millions d’agents publics d’ici la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron en 2027.
Pour atteindre cet objectif, il était impératif d’accélérer le rythme de la formation, qui n’a pour l’instant bénéficié qu’à 200 directeurs d’administration centrale et une poignée de hauts fonctionnaires d’Etat dans la région Auvergne Rhône-Alpes.
« Nous voilà au moment du passage à l’échelle »,
a donc affirmé jeudi le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini devant un parterre d’ambassadeurs venus dans les locaux parisiens de l’Institut national du service public (INSP, ex-ENA) pour commencer à se former à la transition écologique.
« On va passer à l’industrialisation de notre formation: à partir de septembre, 3.000 cadres de notre administration seront formés tous les mois », a assuré le ministre.
La grosse centaine d’ambassadeurs et de représentants permanents de la France présents jeudi à Paris ont ensuite assisté à une conférence de l’hydrologue Emma Haziza, avant de se disperser en petits groupes pour participer à des ateliers.
La formation offerte aux hauts fonctionnaires, d’une durée de 28 heures, s’articule autour de trois temps: compréhension des « trois crises » (biodiversité, climat, ressources), ateliers pour identifier les moyens d’action et enfin déclinaison des acquis de la formation dans les administrations.
La formation verte s’étend à toutes les branches de la fonction publique en France
Sur les rails dans la fonction publique d’Etat, cette formation a mis plus de temps à démarrer dans la fonction publique territoriale, où doivent être formés 12.000 hauts fonctionnaires d’ici 2025.
« Le ministère travaille avec le CNFPT (l’organisme de formation professionnelle des collectivités, NDLR) pour renforcer les synergies » entre les formations à la transition écologique qui existent déjà dans la fonction publique territoriale et celles des cadres de l’Etat et des hôpitaux, indique à l’AFP l’entourage de Stanislas Guerini.
Le CNFPT s’est en outre engagé en mars à former 100.000 cadres territoriaux à la transition écologique d’ici trois ans, insiste le ministère. Dans la fonction publique hospitalière, où 6.500 cadres doivent être formés d’ici 2025, le plan de formation a été lancé mi-juillet par Stanislas Guerini.
Le ministre a enfin indiqué jeudi qu’un vaste « plan de transformation écologique de l’Etat » serait dévoilé en septembre,
à l’occasion du Conseil de planification écologique, prévu avant l’été mais repoussé à la rentrée pour cause de remaniement du gouvernement.
Ce plan de transformation intégrera notamment des mesures sur la rénovation thermique des bâtiments publics, les achats responsables ou le verdissement de la flotte automobile de l’Etat, a énuméré Stanislas Guerini.
Il aura aussi vocation à regrouper les multiples plans de sobriété annoncés depuis l’automne, portant notamment sur la réduction de la consommation de gaz, d’électricité ou encore d’eau.