Financement hybride pour le nucléaire: Une solution face aux défis économiques

Le développement du nucléaire nécessite des modèles financiers hybrides pour surmonter les obstacles liés aux coûts et à l’investissement. Les acteurs du secteur explorent des stratégies innovantes afin de sécuriser les financements nécessaires à cette filière clé.

Partager:

Abonnez-vous pour un accès illimité à toute l'actualité du secteur de l'énergie.

Plus de 150 articles et analyses multisectorielles chaque semaine.

À moins de 3/semaine*

*Engagement annuel

Le secteur nucléaire fait face à des enjeux financiers majeurs. Alors que son rôle dans la décarbonation (réduction des émissions de CO2) est largement reconnu, notamment pour répondre aux objectifs climatiques, la question du financement demeure un obstacle majeur. Les projets nucléaires sont souvent perçus comme risqués, en raison de leur coût initial élevé, des dépassements de budget fréquents et des longs délais de réalisation. Ces facteurs freinent l’enthousiasme des investisseurs privés, pourtant essentiels pour accélérer le développement de la filière.
Les gouvernements et entreprises sont donc amenés à rechercher des modèles hybrides de financement, combinant capitaux publics et privés, afin de pallier ces risques. L’objectif est de structurer des mécanismes financiers adaptés à la nature de ces projets, tels que des contrats pour différence ou des obligations vertes. Ces outils visent à garantir des revenus stables, en échange de la fourniture d’énergie sur le long terme.

Les mécanismes financiers innovants pour le nucléaire

Le financement public reste indispensable pour de nombreux projets nucléaires, particulièrement dans des pays comme la Suède ou la Slovénie, où les gouvernements travaillent sur des solutions pour atténuer les risques. Le recours à des prêts publics à faible taux d’intérêt ou des garanties d’État pour couvrir les éventuels dépassements de coûts sont régulièrement discutés. En Suède, un nouveau cadre de financement, comprenant des accords de couverture de prix de l’électricité et des prêts publics, est à l’étude pour relancer l’investissement dans le nucléaire.
Ces stratégies cherchent à offrir aux investisseurs une visibilité à long terme. Les projets de centrales nucléaires nécessitent souvent plusieurs décennies de rentabilité pour compenser les investissements initiaux. Cela diffère radicalement des énergies renouvelables, qui, bien que plus rapides à déployer, ne garantissent pas la même stabilité de prix sur plusieurs décennies. C’est ici que le nucléaire, avec une durée de vie des infrastructures pouvant aller jusqu’à 60 ans, présente un atout majeur.

Les acteurs financiers et leur rôle crucial

Le secteur financier a un rôle déterminant dans le développement des projets nucléaires. Des institutions financières comme BNP Paribas, Citi, ou encore Brookfield explorent de nouvelles façons de financer ces projets. Bien que l’implication du secteur privé reste encore limitée par rapport aux énergies renouvelables, des discussions sont en cours pour mobiliser davantage de capitaux privés.
Le recours aux obligations vertes, généralement utilisées pour financer les projets d’énergies renouvelables, pourrait s’étendre aux centrales nucléaires. Ce type de produit financier permet de lever des fonds à moindre coût en échange de garanties de rentabilité sur le long terme. Cette approche a déjà été adoptée pour plusieurs projets de petites centrales modulaires, qui, de par leur taille réduite, offrent une alternative plus flexible et moins coûteuse aux réacteurs traditionnels.

Vers des modèles hybrides pour attirer les investisseurs

L’une des solutions les plus prometteuses pour sécuriser les financements repose sur des modèles hybrides combinant l’intervention publique et les capitaux privés. Les export credit agencies (agences de crédit à l’exportation), souvent sollicitées dans les grands projets industriels, pourraient jouer un rôle clé en soutenant les entreprises qui participent à la construction des nouvelles centrales. Ces mécanismes hybrides permettent de répartir les risques entre plusieurs parties prenantes, facilitant ainsi l’entrée d’investisseurs privés.
Des acteurs comme Guggenheim Securities ou Société Générale travaillent également sur des solutions pour garantir la viabilité financière des projets nucléaires, notamment à travers des contrats à long terme de fourniture d’électricité. Ces contrats garantissent des prix fixes pour l’électricité produite, offrant ainsi aux investisseurs une sécurité financière sur plusieurs décennies. Cette approche permet de compenser la lenteur du déploiement des infrastructures nucléaires par rapport aux énergies renouvelables, tout en assurant des retours sur investissement stables et durables.

L’avenir du nucléaire dans la transition énergétique

Les perspectives de croissance du secteur nucléaire sont directement liées à la capacité des gouvernements et des institutions financières à innover en matière de financement. Le recours aux modèles hybrides, combinant capitaux publics et privés, apparaît aujourd’hui comme la solution la plus viable pour relancer l’investissement dans cette filière essentielle à la transition énergétique mondiale.
Les projets de nouvelles centrales nucléaires, qu’ils soient de grande envergure ou basés sur des technologies modulaires plus flexibles, dépendent de la capacité des acteurs à mettre en place des cadres financiers stables et sécurisés. Si les défis financiers restent nombreux, les initiatives prises par des pays comme la Suède et la Slovénie montrent la voie pour surmonter les obstacles et permettre au nucléaire de jouer un rôle de premier plan dans le mix énergétique de demain.

Les six réacteurs de Gravelines à l’arrêt après une invasion massive de méduses

La centrale nucléaire de Gravelines, la plus grande d’Europe occidentale, a interrompu toute production après l’obstruction des systèmes de refroidissement par un afflux inattendu de méduses. EDF prévoit un redémarrage progressif dans les prochains jours.

IAEA confirme un taux de tritium largement inférieur aux limites pour la 14ᵉ série d’eau traitée ALPS

L’Agence internationale de l’énergie atomique a validé que la concentration de tritium dans la 14ᵉ série d’eau traitée ALPS rejetée par TEPCO reste bien en dessous de la limite opérationnelle fixée par le Japon.

Les relevés pour la première centrale nucléaire kazakhe entrent en phase active

Les études de terrain pour déterminer l’implantation de la première centrale nucléaire au Kazakhstan ont débuté près du village d’Ulken, marquant une étape clé d’un projet mené par Rosatom.
en_1140100827540

La Chine lance la construction des deux premiers réacteurs nucléaires de Jinqimen

L’administration chinoise de la sûreté nucléaire a validé la construction des unités 1 et 2 de la centrale de Jinqimen, autorisant le démarrage des travaux de fondation du premier réacteur.

L’Inde lance une stratégie à double volet pour accélérer le nucléaire à l’horizon 2047

L’Inde dévoile un plan national pour porter la capacité nucléaire à 100 GW d’ici 2047, combinant grands réacteurs et petits modules, avec un renforcement du cadre réglementaire et de nouveaux partenariats publics-privés.

Le Belarus ouvre la voie à une coopération nucléaire stratégique avec l’Ouzbékistan

Belarus propose son expertise pour accompagner la construction de la première centrale nucléaire ouzbèke, alors que Tashkent accélère ses projets énergétiques civils avec de nouveaux partenariats internationaux.
en_114060853540

HYLENR lève $3 mn pour accélérer la commercialisation de ses réacteurs LENR industriels

La start-up HYLENR finalise une levée de fonds stratégique de $3 mn afin de passer de la phase pilote à l’industrialisation de ses systèmes de réaction nucléaire à basse énergie pour la production de chaleur industrielle.

L’Indonésie valide l’étude de site pour la centrale nucléaire Thorcon sur l’île de Kelasa

L’autorisation réglementaire accordée à PT Thorcon Power Indonesia pour son étude de site sur l’île de Kelasa marque une étape décisive vers le développement du premier projet nucléaire privé du pays.

La production d’uranium aux États-Unis bondit en 2024 et atteint son plus haut niveau depuis dix ans

La production d’uranium des mines américaines a été multipliée par plus de treize en 2024, soutenue par une hausse des investissements, du forage d’exploration et un redémarrage partiel de capacités industrielles dans plusieurs États clés.
en_114060828540

NextEra réactive la centrale nucléaire Duane Arnold pour renforcer sa capacité industrielle

NextEra Energy initie la remise en service du site nucléaire Duane Arnold dans l’Iowa, visant à réinjecter plus de 600 MWe au réseau afin de satisfaire la demande croissante d’électricité du secteur industriel américain.

Les États-Unis accélèrent le projet de réacteur nucléaire lunaire face à la concurrence internationale

La Nasa engage un appel d’offres pour un réacteur nucléaire sur la Lune d’ici 2030, visant à soutenir les ambitions américaines de base permanente, malgré les incertitudes budgétaires et la pression croissante de la Chine et de la Russie.

Explosions près de la centrale nucléaire de Zaporijia ravivent les craintes sur la sécurité

Des explosions ont retenti à proximité de la centrale nucléaire de Zaporijia, toujours sous contrôle militaire russe, suscitant de nouvelles inquiétudes pour la sécurité du site et du secteur énergétique ukrainien.
en_114050849540-2

Tractebel et NRG-Pallas prolongent leur partenariat sur le réacteur de recherche néerlandais

Tractebel et NRG-Pallas ont officialisé la poursuite de leur coopération technique sur le chantier du réacteur de recherche Pallas à Petten, aux Pays-Bas, renforçant leur engagement dans un projet clé du secteur nucléaire européen.

La Tanzanie et la Russie lancent une usine d’uranium de 1,2 milliard $ à Namtumbo

La Tanzanie engage, avec la Russie, la construction d’une usine d’uranium à Namtumbo pour 1,2 milliard $, visant à accroître ses revenus miniers et à s’imposer dans l’industrie mondiale du nucléaire.

La production nucléaire sud-coréenne visera 222,7TWh avec 29,8GW d’ici 2035

La Corée du Sud prévoit une croissance de 2,4% par an de sa production nucléaire, avec 29 réacteurs opérationnels attendus d’ici 2035 et des ambitions d’exportation dans le secteur.
en_114050851540

TEPCO enregistre une perte nette de $5.83bn au premier trimestre de l’exercice 2025

TEPCO annonce une perte nette marquante en raison de charges liées à l’indemnisation nucléaire et à la préparation du retrait des débris, tandis que ses revenus diminuent sur la période.

Rolls-Royce SMR signe des accords stratégiques avec Škoda JS et Curtiss-Wright au Royaume-Uni et en Tchéquie

Rolls-Royce SMR a conclu des accords de coopération avec Škoda JS et Curtiss-Wright pour accélérer la fabrication de composants essentiels et la fourniture de systèmes de sûreté dans le cadre de son développement international de réacteurs modulaires.

Flamanville : la montée en puissance de l’EPR reportée à la fin de l’automne 2025

Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville n’atteindra sa pleine puissance qu’avant la fin de l’automne, repoussant la date initialement prévue en raison d’opérations de maintenance préventive sur des soupapes du circuit primaire.
en_114040867540

Orano affiche un bénéfice semestriel de 109 millions d’euros après un redressement industriel

Le groupe français Orano enregistre un retour à la rentabilité au premier semestre, soutenu par la performance de ses usines et une stabilisation de ses activités à l’international, notamment après le règlement de la situation au Niger.

La Hongrie signe un accord avec Synthos pour introduire des petits réacteurs nucléaires américains

Hunatom annonce une alliance stratégique avec Synthos Green Energy pour l’introduction de la technologie américaine des petits réacteurs modulaires, renforçant les liens énergétiques entre la Hongrie, la Pologne et les États-Unis.

Poursuivez votre lecture en choisissant l’une des options

Compte gratuit

Accès membres

Consent Preferences