Fessenheim : EDF confrontée à des doutes sur son projet de recyclage nucléaire

Le projet d’EDF de créer une usine de recyclage de métaux faiblement radioactifs à Fessenheim suscite de fortes réserves sur les plans sanitaire, économique et réglementaire.

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Le projet porté par Électricité de France (EDF) d’implanter une usine de recyclage de métaux très faiblement radioactifs à Fessenheim, sur le site de l’ancienne centrale nucléaire arrêtée en 2020, a été au cœur d’un débat public mobilisant 2 675 participants entre octobre 2024 et février 2025. Ce futur « Technocentre », destiné à retraiter des matériaux issus du démantèlement d’installations nucléaires françaises, a fait l’objet de nombreuses interrogations selon la Commission nationale du débat public (CNDP), notamment sur la question de l’acceptabilité sanitaire et sociale du projet.

Des risques perçus liés à la traçabilité et à l’usage des matériaux

Le rapport final publié par la CNDP souligne que les inquiétudes se sont principalement cristallisées autour de l’utilisation d’acier recyclé dans des objets du quotidien, sans possibilité de traçabilité. Plusieurs intervenants, dont l’association Stop Fessenheim, ont exprimé leur opposition à une levée de l’interdiction actuelle française de réutilisation de ces métaux. Le rapport mentionne une « absence de certitude » sur les effets sanitaires en cas de contact fréquent, jugée suffisante par certains pour rejeter l’usage de ces lingots.

EDF estime que l’impact radiologique serait inférieur à 0,01 millisievert (mSv) par an, soit 300 fois inférieur à l’exposition naturelle annuelle, justifiant selon l’entreprise l’absence de traçabilité. Une estimation appuyée par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), désormais intégré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), qui l’associe à un risque de cancer fatal inférieur à un cas par million de personnes par an.

Des doutes sur la viabilité économique du projet

Outre les enjeux sanitaires, la rentabilité économique de l’usine est également remise en cause. L’investissement de 450 mn EUR, financé par EDF dont l’État est l’unique actionnaire, a été jugé démesuré par certains intervenants au regard de la production d’acier existante. Un participant a notamment souligné que les 20 000 tonnes d’acier produites représenteraient à peine 0,16 % de la production nationale annuelle.

Le rapport appelle EDF à préciser les dispositifs de sécurité en cas d’incendie ou d’explosion, ainsi que les effets cumulés en matière de santé publique, d’environnement et de risques industriels. Pour que le projet puisse aboutir, il devra faire l’objet d’un arrêté ministériel de dérogation au code de la santé publique et d’un arrêté préfectoral. Une enquête publique est prévue entre 2025 et 2026.

Une première industrielle en France

S’il était validé, le Technocentre de Fessenheim deviendrait la première installation de ce type en France. À l’échelle européenne, le recyclage de métaux très faiblement radioactifs est déjà pratiqué dans plusieurs pays, dont la Suède, le Royaume-Uni, l’Espagne et la Suisse.

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