L’exploitation de charbon en Pologne de la mine à ciel ouvert de Turow à de graves conséquences écologiques sur les régions voisines. Mais le conflit tchéco-polonais autour de cette mine pourrait prendre fin depuis que la Pologne à l’intention de financer des projets pour limiter ses dégâts.
L’exploitation de charbon de la mine de Turow soumise à un accord
La Pologne et la République tchèque finalisent un accord relatif à la mine de charbon polonaise située à la frontière des deux pays. La mine à ciel ouvert avait fait l’objet d’une plainte par la République Tchèque auprès de l’Union Européenne (UE) pour ses conséquences environnementales. Celle-ci devrait néanmoins être retirée une fois que les conditions de l’accord – pour le moment inconnues – seront respectées par Varsovie.
Les eaux souterraines tchèques menacées
Des groupes de défense de l’environnement et des Tchèques vivant près de la frontière se sont en effet plaints du site minier. Selon eux, les réserves d’eau potable côté tchèque ont été affectées par la mine. En outre, les habitants souffrent du bruit, de la poussière et des affaissements de terrain causés par la mine de Turow.
La CJUE condamne l’exploitation de charbon polonaise
La Cour de justice de l’UE (CJUE), saisie par la République Tchèque, a ordonné à la Pologne d’arrêter l’exploitation de sa mine de charbon. Et ce jusqu’à ce que la CJUE rende sa décision finale dans cette affaire. Malgré cela, Varsovie poursuit l’exploitation du site de Turow. La mine représente en effet des enjeux économiques et énergétiques majeurs pour ce pays très dépendant au charbon.
Le gouvernement polonais avait d’ailleurs annoncé un projet d’extension de la mine et a prolongé son exploitation jusqu’en 2026. Le gouvernement tchèque a dénoncé ces décisions, qui selon eux, portent préjudice à l’environnement et violent le droit communautaire européen.
Limiter l’impact environnemental de la mine
La Pologne envisage cependant plusieurs mesures pour pallier les externalités négatives de la mine. Elle prévoit en effet de financer des projets pour prévenir la perte d’eau souterraine en République Tchèque, à hauteur de 45 millions d’euros. Elle construira également des écrans pour empêcher les particules de poussière de polluer l’air tchèque. Enfin, les deux pays mettront en place un comité d’experts chargé de déterminer l’impact environnemental de la mine.
La fermeture immédiate de la mine, qui pourrait entraîner l’effondrement du système électrique national et la perte de milliers d’emplois, n’est pas envisageable pour la Pologne. L’accord qu’elle a discuté avec la Tchéquie devrait néanmoins apaiser les tensions, en proposant des solutions aux conséquences environnementales de l’exploitation minière. La Pologne s’engage par ailleurs à développer les énergies renouvelables et à fermer progressivement ses mines d’ici 2049, en accord avec les objectifs de l’UE. Du côté tchèque, la fermeture des dernières mines pourrait intervenir plus tôt que prévu, soit en 2033 plutôt qu’en 2038.