En Europe, le Forum Atomique Européen, FORATOM, salue les efforts de l’Union Européenne (UE) liés à l’introduction de l’hydrogène bas carbone sur le marché avec le nouveau paquet législatif énergétique de la Commission européenne (CE).
Toutefois, l’association professionnelle dénonce l’absence de référence au nucléaire, notamment pour la production d’hydrogène vert.
L’Europe appelée à ne pas écarter le nucléaire
La production nucléaire d’hydrogène dispose en effet d’une teneur en CO2 similaire aux énergies renouvelables (EnR). C’est pourquoi l’organisation européenne appelle l’UE à ne pas écarter la solution du nucléaire.
Cependant, la marginalisation du nucléaire semble récurrente. En décembre 2020, le New Nuclear Watch Institute, déclarait à l’UE que : « les énergies renouvelables et le nucléaire sont bas carbone et doivent être traités en toute égalité et neutralité ».
Comme évoqué ci-dessus, cette production offrirait à l’Europe la possibilité de réduire ses émissions de carbone. FORATOM souhaiterait en conséquence que l’UE accorde une attention particulière à la teneur en CO2 de la production nucléaire d’hydrogène.
Un contexte de hausse de la demande
Le communiqué de presse de FORATOM s’inscrit dans la lignée du rapport 2020 du RTE. Ce dernier évoque ainsi une hausse importante des besoins en électricité et en hydrogène bas carbone. Or, les EnR ne seront pas suffisantes pour accompagner la demande en hydrogène vert.
Par conséquent, l’atome nucléaire sera, en principe, amené à jouer un rôle de première importance. Dès lors, les dirigeants européens vont devoir trouver une harmonie entre les EnR et le nucléaire.
Des avantages économiques
Pour FORATOM, cette production aurait des coûts économiques plus « abordables ». Dans un premier temps, l’approvisionnement européen serait plus fiable et continu car, à l’inverse du nucléaire, les EnR ne sont pas des énergies pilotables et maîtrisables.
Dans un deuxième temps, l’hydrogène vert demande « des volumes abondants d’électricité bas carbone abordable ». Or, les EnR ne permettent pas de produire de tels volumes.
Par conséquent, la pilotabilité et la grande capacité d’approvisionnement du nucléaire permettent de réduire les coûts. Son utilisation serait donc essentielle pour l’hydrogène bas carbone.
Une solution à long terme?
Cela consisterait alors à combiner des réacteurs nucléaires avec une usine de production d’hydrogène. À ces avantages s’ajoute également le fait que la production nucléaire d’hydrogène est multi-sectorielle. De fait, les secteurs de l’énergie, de l’industrie et des transports pourront bénéficier d’une faible émission carbone.
L’Europe aurait ainsi tout intérêt à promouvoir de tels procédés. Cette solution permettrait d’élaborer un compromis quant au rôle du nucléaire en Europe, sujet de discorde entre les deux puissances allemande et française.
D’autre part, cette production serait sans doute un outil de soutenabilité de l’industrie nucléaire. En permettant de tirer profit d’une centrale, elle garantirait la rentabilité du domaine.
La France entérine implicitement la relance du nucléaire
Les autorités françaises ont adopté en 2020 une « Stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné ». À l’inverse de ses partenaires européens, cette stratégie « entérine » implicitement la relance du nucléaire.
Lors d’un déplacement au Creusot (Bourgogne-Franche-Comté), Emmanuel Macron l’affirmait : « La filière nucléaire est essentielle au développement de l’ambition en matière d’hydrogène ». Le nucléaire semble donc s’imposer comme un atout pour la résolution du défi climatique.
La France pourrait en conséquence servir d’exemple pour ses alliés européens. D’autant que plusieurs gouvernements commencent à revenir sur leurs positions anti-nucléaire.