Selon S&P Global Commodity Insights, un record de 24 cargaisons de GNL des États-Unis vers l’Asie a été enregistré ce mois-ci via le cap de Bonne-Espérance, le nombre le plus élevé depuis le début des enregistrements en 2010. Alors que les exportations de GNL des États-Unis atteignent actuellement des pics, ces cargaisons représentaient près de 1.6 million de tonnes métriques, établissant aussi un record en termes de volume.
Impact de la sécheresse sur le Canal de Panama
La sécheresse provoquée par El Niño au Panama a conduit à des niveaux d’eau bas dans le Canal de Panama, incitant les expéditeurs de GNL à utiliser le cap de Bonne-Espérance depuis mi-2023. Bien que les restrictions de tirant d’eau n’empêchaient pas le transit, les temps d’attente accrus ont dissuadé les exportateurs américains dès l’été 2023. Seulement 14 cargaisons de GNL US sont passées par le Canal de Panama en 2024, contre 40 durant la même période en 2023.
La route du Canal de Suez et tensions en Mer Rouge
Les expéditeurs ont ensuite favorisé le Canal de Suez, atteignant un pic d’utilisation en septembre 2023 avec 17 cargaisons. Cependant, les menaces de sécurité en Mer Rouge, spécifiquement les attaques par les militants houthis depuis octobre 2023, ont réduit cette préférence. Aucune cargaison n’a emprunté cette voie depuis le 27 janvier.
Demande européenne et diversification des routes
L’Europe reste le principal marché pour le GNL américain, avec la France recevant 16 cargaisons en mars, suivie par les Pays-Bas, la Chine, la Corée du Sud, et le Royaume-Uni. Ce flux reflète la dépendance européenne accrue au GNL global après la réduction du gaz russe suite à l’invasion de l’Ukraine.
Les adaptations des routes de commerce de GNL révèlent la fluidité et la complexité du marché global de l’énergie. Les records établis en mars montrent la réponse des exportateurs aux défis logistiques et de sécurité, modifiant significativement les pratiques de transit habituelles.