Aux États-Unis, toutes les hypothèses militaires et diplomatiques relatives au conflit ukrainien anticipent des arrêts de la production d’énergies fossiles. Dans certains cas, des restrictions d’importations vers l’Europe, voire de nouvelles sanctions américaines, sont à craindre.
Une convergence de la politique énergétique
Aux États-Unis, un sondage pour l’American Petroleum Institute révèle un changement dans l’opinion publique. L’enquête menée dans 8 États américains, auprès de centaines d’électeurs républicains et démocrates, démontre un point de vue identique. 85 % estiment que l’augmentation de la production de pétrole et de gaz naturel aux États-Unis réduirait les prix de l’énergie.
En outre, 84 % des personnes interrogées ajoutent que cette production supplémentaire consoliderait la coopération avec les pays alliés. Par ailleurs, l’accroissement de la production fossile américaine sécuriserait l’indépendance énergétique face aux menaces de pays comme la Russie. Contrairement à la polarisation politique traditionnelle, 80 % des démocrates et 88 % des républicains sont favorables à cette solution.
L’exemple du Colorado
Selon le PDG de la Colorado Oil and Gas Association, l’énergie n’est pas une question partisane. La Colorado Oil & Gas Conservation Commission (COGCC) interdit l’exploitation de puits à moins de 2 000 pieds de constructions recevant du public. Le Colorado applique, ainsi, strictement la loi 181 du Sénat, avec cette distance d’exploitation la plus longue des États-Unis.
La délivrance de permis d’exploitations connaît un ralentissement depuis l’entrée en vigueur, en janvier 2021, de cette réglementation plus stricte. À ce titre, le 10 mars, la COGCC refusait un projet de forage de 33 puits dans la ville de Firestone. Toutefois, les États de New York et du Maryland interdisent purement et simplement la fracturation hydraulique.
Une réglementation trop rigide
Les États-Unis, dans un contexte géopolitique tendu, craignent une remontée des prix de l’énergie et de l’inflation. Dans le bassin Denver-Julesburg, les productions pétrolières et gazières n’atteignent pas les niveaux d’avant COVID-19. Fin 2019, la production de brut était de 600.000 b/j contre 464.000 b/j au début 2022.
Concernant le gaz, au premier trimestre 2022, la production régionale dépassait les 2,5 milliards de pieds cubes par jour. Actuellement elle s’établit à 2,3 milliards de pieds cubes par jour. Parallèlement, les bassins voisins dépassent les niveaux de production d’avant COVID-19.