Le Département de l’Énergie des États-Unis (DOE) a publié un rapport détaillant les conséquences économiques et environnementales d’une hausse significative des exportations de gaz naturel liquéfié (LNG). Cette étude, essentielle pour orienter les futures politiques énergétiques, met en évidence des impacts notables sur les coûts domestiques, les émissions de gaz à effet de serre et la répartition des effets sur les communautés locales.
Hausse prévue des prix énergétiques
Selon l’étude, une augmentation des exportations de LNG entraînerait une hausse de 31 % des prix de gros du gaz domestique d’ici 2050. Cette augmentation se traduirait par une charge supplémentaire de 122,54 $ par an pour les foyers américains en coûts combinés de gaz et d’électricité. Les coûts industriels, quant à eux, pourraient augmenter de 125 milliards de dollars sur 30 ans, un fardeau significatif pour les entreprises.
Jennifer Granholm, secrétaire à l’Énergie, a mis en garde contre des exportations « incontrôlées », soulignant que les bénéfices pour l’industrie du LNG seraient contrebalancés par des coûts importants pour les consommateurs et les entreprises américaines.
Impacts environnementaux significatifs
Le rapport examine également les conséquences environnementales des exportations accrues. Il estime que des volumes exportés plus importants entraîneraient une augmentation des émissions directes de gaz à effet de serre de 1,5 gigatonne par an d’ici 2050, soit environ 25 % des émissions annuelles actuelles des États-Unis.
En outre, les infrastructures nécessaires pour supporter ces exportations, telles que les usines de liquéfaction, sont souvent situées dans des régions déjà fortement exposées à la pollution. Cette concentration pourrait exacerber les inégalités environnementales et sociales.
Réactions divergentes des acteurs concernés
La publication de ce rapport a suscité des réactions contrastées parmi les acteurs économiques et politiques. Certaines organisations, comme le Natural Resources Defense Council (NRDC), ont salué l’étude, affirmant qu’elle fournit des arguments solides pour contester les nouvelles autorisations d’exportation.
En revanche, le Center for Liquefied Natural Gas, une association de l’industrie, a critiqué l’interprétation des résultats par le DOE. Selon Charlie Riedl, directeur exécutif du centre, l’étude montre que les exportations de LNG apportent des avantages significatifs au PIB américain, estimés à 410 milliards de dollars d’ici 2050, tout en répondant à la demande mondiale sans compromettre l’approvisionnement domestique.
Considérations stratégiques internationales
Sur le plan géopolitique, le DOE reconnaît l’importance stratégique du LNG américain pour soutenir les alliés européens face aux tensions énergétiques récentes. Toutefois, le rapport anticipe une baisse de la demande européenne à mesure que les pays réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre.
En revanche, la Chine devrait devenir le principal importateur mondial de LNG d’ici 2050, renforçant l’importance des exportations américaines pour satisfaire les besoins du marché asiatique.
Le rapport appelle à une approche prudente et équilibrée dans la gestion des futures exportations de LNG, en tenant compte des implications économiques, climatiques et sociales pour garantir qu’elles servent véritablement l’intérêt public.