Equinor, un des leaders mondiaux dans le domaine de l’énergie, a décidé de mettre un terme à ses initiatives éoliennes offshore au Vietnam. La société norvégienne, qui avait ouvert un bureau à Hanoi en 2022 pour explorer les opportunités dans ce secteur prometteur, a annoncé la fermeture de cette antenne, invoquant des obstacles réglementaires et un réalignement de ses priorités stratégiques. Ce retrait intervient alors que le Vietnam peine à concrétiser ses ambitions dans le domaine des énergies renouvelables, malgré un potentiel éolien reconnu.
Le Vietnam, un marché émergent avec des ressources éoliennes maritimes parmi les plus favorables d’Asie, avait attiré l’attention des investisseurs internationaux. Cependant, les retards dans la mise en place des réformes nécessaires ont compliqué le développement des projets, rendant ce marché moins attractif pour les acteurs internationaux. L’incertitude réglementaire, combinée à un cadre politique en évolution, a conduit Equinor à réévaluer sa présence dans la région.
Cadre réglementaire inadéquat
Les ambitions énergétiques du Vietnam sont entravées par un cadre législatif qui n’a pas su évoluer au rythme des besoins du secteur. L’industrie éolienne offshore, bien qu’identifiée comme un levier majeur de diversification énergétique, reste sous-développée en raison de processus d’approbation lents et d’une réticence à ouvrir le marché aux investisseurs étrangers. Les projets pilotes, initialement envisagés pour être menés par des entreprises locales, souffrent d’un manque d’expertise technique, freinant ainsi leur mise en œuvre.
L’industrie vietnamienne est de plus confrontée à des défis géopolitiques, particulièrement en raison de la localisation des projets dans la mer de Chine méridionale, une zone contestée. Cette situation ajoute une couche de complexité à un environnement déjà difficile, limitant la capacité des entreprises étrangères à opérer en toute sécurité.
Répercussions pour le secteur éolien vietnamien
Le départ d’Equinor, combiné à la suspension des projets d’autres acteurs comme Orsted, pourrait avoir des conséquences significatives pour le développement de l’éolien offshore au Vietnam. Ce retrait massif d’acteurs expérimentés met en lumière les défis auxquels ce secteur est confronté, et pourrait retarder l’atteinte des objectifs de production d’énergie renouvelable fixés par le gouvernement vietnamien. Avec seulement 1 gigawatt de capacité installée prévue d’ici 2030, le Vietnam risque de manquer une opportunité clé de diversifier son mix énergétique.
L’abandon d’Equinor souligne la nécessité pour les autorités vietnamiennes de stabiliser le cadre réglementaire et de favoriser des partenariats internationaux. La fermeture du bureau de Hanoi par Equinor illustre les difficultés rencontrées par les entreprises étrangères dans ce secteur, rendant d’autant plus crucial le besoin de réformes pour attirer de nouveaux investissements et développer les infrastructures nécessaires.