L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) a accepté qu’EDF reporte à 2025 le remplacement du couvercle défectueux de la cuve du réacteur EPR de Flamanville, censé entrer en service au premier trimestre 2024, après 12 ans de retard, a indiqué vendredi le gendarme de la sûreté nucléaire.
L’ASN a expliqué que « le remplacement du couvercle de la cuve avant la mise en service du réacteur conduirait à reporter celle-ci d’environ un an ». Jusqu’ici, l’autorité de sûreté avait fixé au 31 décembre 2024 la date limite pour remplacer le couvercle, ce qui aurait contraint EDF à arrêter son EPR seulement quelques mois après son démarrage, prévu au 1er trimestre de l’année prochaine.
Dans une décision du 16 mai publiée vendredi sur son site internet, l’ASN a donc accepté d’attendre un premier cycle complet de fonctionnement de l’EPR, soit entre « 15 et 18 mois » avant de changer la pièce, comme en avait fait la demande le constructeur nucléaire Framatome. Le remplacement du couvercle de la cuve, qui présente des « anomalies de fabrication », devra donc être adossé à une première visite de maintenance globale prévue courant 2025. Il va durer entre 4 et 9 mois selon l’exploitant EDF.
« La fabrication du couvercle de remplacement est en cours chez Framatome » pour une livraison « prévue pour la fin de l’été 2024 », a précisé l’ASN. Il s’agit d’une pièce cruciale, puisqu’elle recouvre la cuve qui contient le combustible nucléaire. La date limite pour remplacer le couvercle avait été arrêtée par l’ASN en 2018, mais à l’époque, il était prévu que le réacteur démarre à l’automne 2019. Entretemps, le calendrier a dérapé: « des aléas survenus depuis ont conduit à ce que la mise en service du réacteur soit désormais envisagée au cours du premier trimestre de l’année 2024 », rappelle l’ASN.
L’ASN précise que « dans le cas où le projet subirait à nouveau un retard important, l’exploitant devra réexaminer la possibilité de remplacer le couvercle avant la mise en service du réacteur ». Après un nouveau retard de 6 mois annoncé en décembre, le démarrage de ce réacteur, le premier de cette génération prévu sur le sol français, interviendra 12 ans après la planification initiale. Ces retards ont fait explosé la facture du chantier, lancé en 2007, et qui se chiffre désormais à 13,2 milliards d’euros, selon EDF, quatre fois le budget initial de 3,3 milliards d’euros.