EPR de Flamanville : première réaction nucléaire, nouvelle étape pour EDF

L’EPR de Flamanville réalise sa première réaction nucléaire, marquant un point clé dans sa mise en service. Luc Rémont, PDG d'EDF, met en lumière l'importance de cette étape pour l'avenir énergétique de la France.
EPR de Flamanville

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L’EPR de Flamanville, dans la Manche, franchit une étape décisive avec sa première réaction nucléaire, dite « divergence », le 3 septembre 2024. EDF, après avoir reçu l’accord de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), lance cette opération clé pour entamer la montée en puissance du réacteur. Cette phase technique consiste à atteindre progressivement différents paliers de puissance, jusqu’à 25 % de la capacité nominale, avant une connexion prévue au réseau électrique d’ici la fin de l’automne.
Luc Rémont, PDG d’EDF, commente cet avancement via LinkedIn, soulignant que ce développement marque le début d’une montée en puissance stratégique. Il rappelle que la construction de l’EPR a permis de maintenir et de renforcer des compétences essentielles pour le secteur nucléaire, au moment où la France prépare une relance de cette filière. Cet événement s’inscrit dans un contexte de tensions sur l’énergie en Europe, où les débats sur la sécurité d’approvisionnement sont centraux.

Des essais rigoureux en cours pour sécuriser la montée en puissance

EDF mène actuellement un programme d’essais intensifs pour garantir la sûreté et la fiabilité du réacteur. Ces tests incluent l’évaluation de plus de 1 500 critères techniques et de sûreté, nécessaires pour valider chaque phase de la montée en puissance. L’objectif est d’assurer que chaque étape franchie respecte les normes les plus strictes avant toute production d’électricité pour le réseau. Le processus implique des ajustements méticuleux et des contrôles en continu afin de limiter tout risque technique ou opérationnel.
Le réacteur devrait atteindre 25 % de sa puissance avant la fin de l’automne, point à partir duquel il pourra être connecté au réseau. Cette étape intermédiaire est cruciale pour vérifier la stabilité du système avant d’envisager une montée à 100 % de capacité, une opération que l’entreprise prévoit sur plusieurs mois. À ce stade, EDF ne donne pas de date précise pour l’atteinte de la pleine capacité, indiquant que des ajustements continus seront nécessaires en fonction des résultats des tests.

Retards et coûts accrus : le défi de l’EPR

L’EPR de Flamanville, initialement prévu pour une mise en service en 2012, connaît des retards successifs et des dépassements budgétaires importants. Le coût du projet est désormais évalué à 13,2 milliards d’euros, contre une estimation initiale de 3,3 milliards. Ces surcoûts, dus à des complications techniques et des exigences de sûreté renforcées, posent un défi pour EDF, qui doit maîtriser le calendrier et les coûts pour ne pas compromettre ses autres projets.
La Cour des comptes a d’ailleurs revu ces coûts à la hausse en 2020, atteignant potentiellement 19 milliards d’euros si l’on inclut les coûts de financement. Cette situation reflète les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de technologies nucléaires de nouvelle génération. Les retards impactent également la stratégie de la filière en Europe, où des décisions sur le nucléaire sont prises avec prudence en raison des coûts et des risques associés.

Réactions mitigées face à l’annonce de la première fission

L’annonce de cette première réaction nucléaire à l’EPR de Flamanville suscite des réactions divergentes. Si pour EDF cette étape est un jalon technique important, d’autres acteurs, notamment Greenpeace France, critiquent ce qu’ils considèrent comme un « démarrage politique ». Selon Yannick Rousselet, consultant en sûreté nucléaire pour l’organisation, cet événement ne signifie pas une mise en service effective pour le grand public. Cette opposition illustre les tensions autour des projets nucléaires en France, entre enjeux de souveraineté énergétique et critiques sur les choix technologiques.
L’EPR de Flamanville, devenu le 57e réacteur nucléaire de France avec une puissance de 1 600 MW, incarne les ambitions de modernisation et de décarbonation du parc nucléaire français. Cette mise en route intervient dans un climat où la sécurité énergétique et l’indépendance sont au cœur des stratégies industrielles européennes. EDF mise sur cette réalisation pour renforcer son rôle de leader dans la production d’énergie bas carbone, tout en naviguant entre les défis économiques et technologiques.

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