Engine No.1 est un fonds d’investissement activiste promouvant un investissement qui souhaite générer, en parallèle du profit, des bénéfices sociaux et environnementaux. Il définit sa théorie d’investissement par la volonté de s’engager auprès des gestionnaires plutôt que d’organiser des campagnes activistes.
Un changement d’attitude de la part d’Engine No.1
En 2021, Engine No.1 fait la une de l’actualité lorsqu’il tente de remplacer 4 membres du conseil d’administration d’Exxon Mobil, alors qu’il ne détient que seulement 0,02 % des parts du capital. Le fait qu’Engine No.1 ait supporté 83 % des résolutions des conseils d’administration depuis 2022 relève ainsi d’un changement de stratégie.
En justifiant ce changement, Christopher James, le président exécutif du fond évoque la nécessité de construire un dialogue et de divulguer plus d’informations sur les performances ESG des entreprises. L’objectif est une meilleure compréhension des enjeux liés aux critères ESG par les investisseurs.
De plus, Christopher James justifie ce changement par l’alignement des volontés d’Engine No.1 avec ceux des entreprises. Ces dernières sont de plus en plus sensibilisées à la nécessité d’enclencher une transition écologique. Par exemple, la conception des risques climatiques par Exxon Mobil a connu un changement considérable au cours de l’année écoulée. L’entreprise dispose d’une nouvelle administration qui est prête à modifier son activité.
Le cas ambigu des émissions de Scope 3
Parmi les résolutions qui n’ont pas été supportées par Engine No.1 se trouve une proposition d’établir des objectifs de réduction d’émissions y compris pour les émissions dites « Scope 3 ». Ces dernières regroupent toutes les émissions indirectes liées à l’activité d’une entreprise. Cette contraction complexifie le message envoyé par Engine No.1. L’année dernière Engine No.1 se plaignait du manque d’informations disponibles sur les émissions de Scope 3 d’Exxon Mobil.
Christopher James justifie cette décision en pointant du doigt l’immaturité des méthodes pour comptabiliser ces émissions. La porosité de cette catégorie est la source de difficultés pour les entreprises qui souhaitent divulguer leurs émissions.
Malgré le soutien à de nombreuses propositions concernant l’ESG, Engine No.1 reste toutefois perplexe quant à certaines dimensions de ces critères. Par exemple, Christopher James pense que les classements ESG sont parfois erronés comme en témoigne l’exclusion de Tesla de l’indice ESG de S&P.
Tout cela est représentatif des défis que pose l’ESG pour l’activité des entreprises et des investisseurs et du chemin qui reste à parcourir.