Les énergies renouvelables nécessite de nombreux minerais pour la construction d’infrastructures. Mais l’IEA craint la pénurie. Pourtant, la demande pourrait êter multiplié par 6 d’ici 2040. C’est en tout cas la conclusion du dernier rapport de l’Agence sur le sujet The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transitions.
Énergies renouvelables : quelle importance des minerais ?
Les énergies renouvelables et ses infrastructures, éoliennes ou solaires en autres, ont besoin de tonnes de minerais pour leur fabrication. Cuivre, lithium, cobalt et nickel sont donc primordiaux pour assurer une transition énergétique.
Ces technologies propres requièrent même plus de minerais que les combustibles fossiles. Par exemple une voiture électrique nécessite six fois plus de minerais qu’une voiture classique.
Une production de minerais trop faible
Pourtant, il n’y a aujourd’hui pas assez de minerais disponibles pour répondre aux objectifs climatiques des pays. Une conclusion à laquelle est parvenue l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA), dans son rapport The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transitions. Cette situation créée un risque pour la sécurité énergétique des différents pays.
Les besoins en minerais multipliés par 6
Selon l’IEA, les besoins du secteur de l’énergie en minerais pourraient, en effet, être multipliés par six d’ici 2040. Par exemple, la production de batteries de véhicules électriques et de stockage multipliera par 30 sa consommation de minerais.
Pourtant l’IEA doute de la capacité des entreprises minières à augmenter leur production. En effet, il a fallu 16 ans pour que les projets miniers passent de la découverte à la première production.
La baisse des prix des technologies d’énergie propre devrait aussi participer à accroître la demande. Avec ce scénario, les minerais représenteront une part plus importante de la valeur des composants clés des technologies d’énergie propre. Le coût de ces dernières sera donc plus vulnérables aux fluctuations des prix des minerais.
10x plus polluant que le charbon ?
L’importance commerciale de ces minerais est aussi en constante augmentation. Selon l’IEA, la production de ces composants devrait émettre dix fois plus de revenu que le charbon en 2040.
Autre problème : la production de certains minerais, comme le lithium ou le cobalt, est concentrée dans un nombre restreint de pays. En 2019, par exemple, la République démocratique de Chine était responsable de 60% de la production mondiale de cobalt et de terre rare. Les chaînes d’approvisionnement sont donc soumises à plus de perturbations physiques et aux restrictions commerciales.
La qualité du minerai est aussi en baisse. Par exemple, au Chili, la teneur du minerai de cuivre a diminué de 30% au cours des 15 dernières années. Les chaleurs extrêmes et les risques d’inondation pèsent aussi fortement sur les minerais.
6 recommandations de l’IEA pour assurer la sécurité minérale
Pour assurer un approvisionnement stable en minerais, l’IEA formule six recommandations à l’intention des décideurs politiques. Définir des engagements en matière de réduction des émissions est un axe clé. Cela permettrait aux fournisseurs d’avoir la confiance nécessaire pour augmenter leur production de minerais.
Les gouvernements devraient aussi promouvoir les innovations technologiques et accroitre le recyclage. Une manière de soulager la pression sur les approvisionnements en ressources primaires.
Intégrer des normes environnementales et renforcer la collaboration internationale
Selon l’IEA, les gouvernements devraient intégrer des normes environnementales et sociales plus élevées. Une façon d’augmenter les volumes produits de minerais et réduire le coût en approvisionnement grâce à une diversification de l’offre. La résilience de la chaîne d’approvisionnement de minerais doit aussi être renforcée pour répondre à toutes perturbations.
Des évaluations régulières du marché pourraient aussi garantir une meilleure transparence de ce dernier. Enfin l’instauration d’un cadre international global de dialogue entre producteurs et consommateurs pourrait garantir un meilleur approvisionnement en minerais. Une démarche qui passera par l’échange de connaissances et de données ainsi que la réalisation d’évaluation des vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement.
Une transition rapide du secteur énergétique est donc compromise par une production de minerais encore faible aujourd’hui. Une situation qui met en avant le nucléaire, et plus particulièrement la fusion nucléaire, comme énergie de transition.