Une étude menée par Ember révèle que seulement 3% des objectifs de capacités éolienne et solaire fixés par l’Inde dans le cadre du National Electricity Plan (NEP-14) pour 2032 suffiraient à répondre à la demande de recharge des véhicules électriques (VE) du pays. Cela représente environ 15 gigawatts (GW) de capacité renouvelable, sur un objectif national de 486 GW. Toutefois, pour atteindre cet objectif, des ajustements dans la politique énergétique et un développement accru de l’infrastructure de recharge seraient nécessaires.
Optimiser la recharge des véhicules pour intégrer davantage d’énergies renouvelables
Actuellement, la majeure partie des recharges de VE se fait à domicile, en soirée ou la nuit, lorsque l’approvisionnement en électricité est principalement assuré par des sources fossiles. Ember insiste sur l’importance de synchroniser la recharge des véhicules avec la disponibilité des énergies renouvelables. L’introduction de tarifs horaires (Time-of-Day, ToD), combinée au déploiement de bornes publiques dans les zones professionnelles et commerciales, permettrait de privilégier la recharge en journée, lorsque la production d’énergie renouvelable est plus élevée. Ruchita Shah, analyste énergie chez Ember, explique : « Aujourd’hui, la recharge des véhicules électriques se fait principalement en soirée, au moment où les sources fossiles dominent. Les tarifs horaires et les bornes de recharge publiques permettent d’augmenter l’utilisation de l’énergie propre. »
Plusieurs États indiens, dont Assam, Bihar, Gujarat, Madhya Pradesh, Maharashtra, Odisha, Rajasthan et Tamil Nadu, ont déjà adopté des tarifs solaires horaires pour la recharge des VE. Ces initiatives font partie des efforts visant à favoriser l’intégration des énergies renouvelables dans le secteur de la mobilité électrique.
Amélioration de la collecte de données et flexibilité du réseau
L’étude met également en lumière la nécessité d’améliorer la collecte des données sur la recharge des VE, afin de permettre aux sociétés de distribution d’électricité (DISCOMs) de mieux prévoir la demande et d’ajuster les mécanismes tarifaires en conséquence. « La collecte de données sur la recharge des VE permettra aux gestionnaires de réseaux d’anticiper la demande et de mieux gérer les tarifs horaires. Ces informations sont essentielles pour optimiser l’intégration des renouvelables et la gestion du réseau », ajoute Shah.
Ember souligne par ailleurs que les véhicules électriques peuvent jouer un rôle crucial dans la flexibilité du réseau. En utilisant des mécanismes comme les « green tariffs », il serait possible de soutenir la recharge des VE via de l’électricité d’origine renouvelable. Cependant, ces tarifs ne sont actuellement disponibles que pour la recharge publique et ne couvrent pas la recharge à domicile, ce qui limite leur adoption par les particuliers.
Le secteur des véhicules électriques comme levier pour la transition énergétique
Le rapport suggère que les États à forte adoption de véhicules électriques pourraient exploiter ce secteur pour stimuler la demande d’électricité décarbonée et renforcer la flexibilité du réseau. Les incitations à l’achat de VE offertes par le gouvernement central et les États peuvent non seulement accélérer l’adoption des véhicules électriques, mais aussi favoriser l’intégration des énergies renouvelables dans le secteur de la mobilité. Selon Ruchita Shah, « Les incitations à l’achat offrent une opportunité unique de créer la flexibilité nécessaire pour intégrer davantage de renouvelables dans le système énergétique. »