Le plafonnement des prix de l’électricité autorisé par Bruxelles dans le cadre de “l’exception ibérique” est entré en vigueur mardi en Espagne et au Portugal, où la facture électrique des ménages devrait baisser de 15 à 20% selon les autorités.
Bruxelles autorise le plafonnement des prix
Cette mesure, approuvée mercredi dernier par la Commission européenne, “s’appliquera jusqu’au 31 mai 2023” et “bénéficiera à l’ensemble des consommateurs”, a assuré la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, à la télévision publique. Elle permettra de “protéger” les foyers espagnols et portugais, qui
pourront profiter d’une “réduction importante” de leur facture électrique dans un marché “turbulent et compliqué”, en raison de la guerre en Ukraine, a-t-elle insisté.
L’Espagne et le Portugal ont obtenu, après de longues discussions, l’aval de l’Union européenne pour décrocher du système tarifaire énergétique européen, en raison de leur manque d’interconnexions électriques avec le reste de l’Union européenne, qui pénalise leurs consommateurs. Ce régime dérogatoire va leur permettre de plafonner à 40 euros par mégawatt-heure le prix du gaz utilisé dans la production d’électricité au cours des six prochains mois, avec un objectif moyen de 50 euros sur 12 mois, soit près de la moitié du coût moyen du gaz depuis janvier.
Réduction de la facture d’électricité
Cette mesure devrait permettre de réduire de 15 à 20% la facture électrique des consommateurs, selon Madrid et Lisbonne. Le prix de l’électricité se fixe sur les marchés européens par le principe du “coût marginal”. Cela implique de prendre comme référence le prix de la dernière capacité de production utilisée pour équilibrer le réseau, c’est-à-dire actuellement celui des centrales à gaz. Ce mécanisme pénalise fortement l’Espagne et le Portugal, dont les bouquets énergétiques sont composés en majorité d’énergies renouvelables et qui n’ont pas accès aux énergies du reste de l’Europe, faute d’interconnexions suffisantes.
Outre l’Espagne et le Portugal, plusieurs pays, dont la France et l’Italie, souhaitent une réforme en profondeur des règles du marché européen de l’électricité, afin de dissocier les prix de l’électricité de ceux du gaz dans l’ensemble de l’UE. Mais plusieurs États (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Danemark…) y sont farouchement hostiles, préférant tabler sur la libre-concurrence, des mesures d’efficacité énergétique ou des interconnexions de réseaux renforcées sur le continent.