L’industrie américaine des énergies propres observe attentivement la scène politique en vue des élections présidentielles et législatives de 2024. L’Inflation Reduction Act (IRA), adoptée il y a deux ans et dotée de 370 milliards de dollars pour soutenir les initiatives énergétiques et climatiques, a déjà permis de mobiliser 126 milliards de dollars d’investissements privés dans la production et la fabrication d’énergies renouvelables. Toutefois, les résultats électoraux pourraient entraîner des ajustements significatifs de cette législation clé.
Scénarios politiques et conséquences potentielles
Plusieurs configurations politiques sont envisagées pour le prochain cycle électoral. Un premier scénario prévoit la victoire de la vice-présidente Kamala Harris, accompagnée d’un Sénat républicain et d’une Chambre des représentants démocrate. Un second envisage le retour de l’ancien président Donald Trump, avec une majorité républicaine au Sénat et une Chambre toujours contrôlée par les démocrates. Enfin, une domination totale républicaine sur la Maison-Blanche et les deux chambres du Congrès est également possible. Chacune de ces situations pourrait influencer différemment l’application et la pérennité de l’IRA.
Probabilité faible d’une abrogation complète de l’IRA
Malgré les incertitudes politiques, une suppression totale de l’Inflation Reduction Act semble peu probable, même en cas de contrôle républicain intégral. Colin Silver, vice-président du contenu et de la stratégie à la Solar Energy Industries Association (SEIA), souligne la popularité des mesures individuelles de l’IRA à travers l’ensemble de l’échiquier politique et géographique. Les précédentes tentatives d’abrogation de lois majeures, telles que l’Affordable Care Act en 2017, ont échoué, illustrant la complexité de telles démarches législatives.
Des ajustements budgétaires envisageables
Indépendamment du résultat des élections, le prochain Congrès devra aborder des questions budgétaires cruciales, notamment le relèvement du plafond de la dette et l’expiration des réductions d’impôts instaurées sous l’administration Trump. Ces enjeux pourraient servir de contexte pour apporter des modifications ciblées à l’IRA, telles que le rétrécissement des crédits d’impôt pour les projets solaires et de stockage d’énergie ou l’ajustement des bonus fiscaux liés aux exigences salariales et d’apprentissage. Ces changements seraient probablement introduits discrètement au sein de plus vastes packages budgétaires ou fiscaux.
Impact sur la mise en œuvre et le rythme des projets
Le déroulement des élections pourrait également influencer la vitesse d’exécution des directives et des financements associés à l’IRA. Une administration Trump pourrait ralentir ces processus, entraînant des retards supplémentaires pour de nombreux projets d’énergie propre déjà affectés par des délais dans les orientations techniques des agences fédérales telles que le Département du Trésor. À l’inverse, une victoire de Kamala Harris garantirait probablement la continuité et la stabilité nécessaires à la poursuite des initiatives actuelles.
Préoccupations des investisseurs et perspectives futures
Les incertitudes politiques suscitent des inquiétudes parmi les investisseurs du secteur énergétique, qui craignent une érosion de la confiance et une possible redirection des capitaux vers d’autres marchés. Maintenir l’élan actuel nécessite un environnement politique stable et prévisible, condition essentielle pour soutenir les investissements continus dans les infrastructures et les technologies d’énergie renouvelable à travers le pays.