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EDF pourrait abandonner la conversion de la centrale de Cordemais à la biomasse

La CGT révèle qu'EDF envisage de stopper la conversion de la centrale de Cordemais à la biomasse, un projet essentiel pour la sécurité énergétique de l’ouest de la France. EDF assure que la décision finale n’est pas encore prise.

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EDF envisage de renoncer au projet de conversion de la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) en biomasse, un projet baptisé Ecocombust. Selon la CGT, l’électricien français a informé le syndicat de son intention d’arrêter le projet suite à des négociations infructueuses avec Paprec, le principal partenaire du projet, et à l’absence de soutien industriel et économique de l’État. Le projet, initialement conçu pour réduire la dépendance aux énergies fossiles, avait été relancé en 2022 après un premier abandon en 2021 pour des raisons de coût. Cependant, EDF tempère ces déclarations, affirmant qu’aucune décision définitive n’a été prise.
Le projet Ecocombust vise à transformer la centrale de Cordemais en une installation fonctionnant avec des granulés issus de déchets de bois de classe B. Ces déchets faiblement traités, souvent issus de bois d’ameublement, sont une source d’énergie alternative qui permettrait à la centrale de cesser l’utilisation de charbon d’ici 2027. La centrale de Cordemais joue un rôle clé dans la sécurisation du réseau électrique de l’ouest de la France, en particulier face à l’intermittence des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire.

Une situation qui inquiète les élus locaux

Face à cette annonce, les sénateurs Ronan Dantec et Karine Daniel, tous deux de Loire-Atlantique, expriment leurs inquiétudes dans un communiqué commun. Selon eux, l’arrêt du projet Ecocombust serait une erreur stratégique majeure pour l’avenir énergétique de la région. La conversion de la centrale à la biomasse est, selon eux, essentielle non seulement pour sécuriser l’approvisionnement en électricité, mais aussi pour maintenir une filière industrielle prometteuse à l’international. Dans de nombreux pays, les centrales à charbon sont encore en service, et les gisements de bois de classe B offrent une alternative viable pour réduire les émissions de CO2.
La centrale de Cordemais est l’une des deux dernières centrales à charbon de France, avec celle de Saint-Avold en Moselle. En septembre 2023, le président Emmanuel Macron avait annoncé que ces deux sites seraient entièrement convertis à la biomasse d’ici 2027, dans le cadre des engagements de la France pour la réduction des gaz à effet de serre. L’annonce d’EDF pourrait donc remettre en cause cet objectif, au moment où la France cherche à accélérer la transition énergétique.

Quelles alternatives pour Cordemais ?

En cas d’abandon du projet Ecocombust, EDF propose de reconvertir le site en une usine de fabrication de tuyaux, gérée par Framatome, sa filiale spécialisée dans le nucléaire. Ce projet pourrait créer environ 200 emplois sur le site de Cordemais, contre les 400 emplois actuels liés à la centrale à charbon. La CGT critique vivement cette option, la considérant comme insuffisante pour compenser la perte d’emplois et de savoir-faire industriels liés à la production d’électricité.
La question de la sécurisation du réseau électrique reste cruciale. Avec la fermeture progressive des centrales à charbon et la montée en puissance des énergies renouvelables, la France doit faire face à des défis d’intermittence et de stockage. Les acteurs locaux s’inquiètent du risque de pénurie électrique, notamment en hiver, où la demande est plus forte. L’arrêt de Cordemais sans alternative énergétique claire pourrait aggraver cette situation.

Un manque de soutien de l’État pointé du doigt

La CGT souligne que l’absence de soutien de l’État dans ce dossier est l’une des principales raisons du blocage. Le syndicat rappelle que le projet Ecocombust ne peut se concrétiser sans un engagement financier et industriel des pouvoirs publics. Cette critique est partagée par les élus locaux, qui reprochent au gouvernement de ne pas avoir suffisamment investi dans le développement de la filière biomasse. Pourtant, la transition énergétique nécessite des investissements massifs pour transformer les infrastructures existantes et développer de nouvelles technologies.
En parallèle, la récente annonce de General Electric concernant la suppression de 360 emplois dans une usine de pales d’éoliennes en Loire-Atlantique renforce les craintes d’un désengagement industriel dans la région. Ce contexte de restructuration industrielle met en lumière les difficultés rencontrées par la France dans la planification et le financement d’une politique cohérente en matière d’énergies renouvelables.

Un projet stratégique pour l’avenir énergétique

Le projet Ecocombust représente un enjeu stratégique pour l’avenir énergétique de la France. La conversion des centrales à charbon à la biomasse fait partie des solutions envisagées pour atteindre les objectifs de décarbonation fixés par la loi. En s’appuyant sur des ressources locales comme le bois de classe B, cette transition permettrait de valoriser des déchets tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
Toutefois, l’abandon de ce projet par EDF pourrait compromettre ces ambitions. Le choix de reconvertir Cordemais en une usine industrielle, bien que créateur d’emplois, n’offre pas de solution immédiate au problème de sécurisation du réseau électrique. De plus, il envoie un signal négatif aux investisseurs et aux acteurs du secteur des énergies renouvelables, qui s’attendent à une politique plus volontariste de la part de l’État.

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