Demande spéciale de Cheniere Energy à Biden

Le principal producteur américain de GNL, Cheniere Energy, demande une dérogation à la règle de la pollution à l'administration Biden.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le principal producteur américain de GNL, Cheniere Energy Inc demande une dérogation à l’administration Biden. La règle de la pollution mettrait en péril son activité et nuirait aux efforts du pays pour augmenter les livraisons vers l’Europe. Le contexte ne facilite pas le choix du gouvernement américain. Selon l’entreprise, les objectifs sur la sortie de la dépendance russe en Europe et sur l’environnement semblent incompatibles.

Retour sur la législation américaine en cause

La loi américaine sur la qualité de l’air, appelée National Emissions Standards for Hazardous Pollutants (NESHAP), prévoit d’imposer des restrictions sur les émissions cancérigènes. Ces émissions sont connues sous les noms de formaldéhyde et de benzène issus des turbines à combustion fixes.

La surchauffe du méthane générée par les turbines à gaz émet ces polluants cancérigènes. Par conséquent, l’Environmental Protection Agency (EPA) a dressé une liste comptant environ 250 turbines à gaz américaines soumises à la règle. Selon une annonce de l’EPA, cette règle sera applicable à deux types de turbines à gaz, à partir d’août prochain. Pourtant, la première norme pour les turbines à combustions fixes dans le cadre du NESHAP remonte à 2004.

Toutefois, à l’époque, l’EPA émet une « suspension » qui exclut temporairement les deux types de turbines à gaz courantes dans le secteur de l’énergie. Cette suspension découle de la demande des groupes d’entreprises de ne pas être soumis à la réglementation. L’argument avancé est que leur niveau de pollution est « négligeable ».

L’agence américaine maintient cet accord tacite pendant 18 ans, malgré son caractère illégal. En 2007, la Cour d’appel fédérale de Washington précise dans une décision que l’agence ne pouvait pas faire de dérogation.

En février 2020, les groupes environnementaux menacent l’agence d’entamer des poursuites judiciaires notamment pour inaction. Dès lors, l’administration Biden annonce la suspension de cette dérogation, obligeant le respect de la norme par tous les opérateurs.

Cette législation implique de limiter les émissions des turbines à 91 parties par milliard de formaldéhydes dans un délai de 180 jours. L’EPA justifie ce niveau pour garantir des émissions plus faibles pour d’autres produits chimiques dangereux.

La position de Cheniere Energy Inc

Il en résulte que Cheniere se retrouve particulièrement impacté par la législation américaine. La société américaine de GNL est la seule à utiliser ce type de turbines. Elle estime à « plusieurs années » la modernisation de ses 62 turbines. L’entreprise ne sera donc pas en mesure de respecter à temps la loi fédérale.

Il est également difficile d’équiper les deux installations de GNL en Louisiane et au Texas de dispositifs pour lutter contre la pollution. Cheniere ne justifie pas ce choix. Elle indique uniquement la conformité des installations avec la réglementation en vigueur au moment de la construction.

Dans le Texas, la société basée à Houston a déjà obtenu pour son usine de GNL à la périphérie de la ville de Corpus Christi, une dérogation concernant les émissions d’autres polluants.

Au printemps, Cheniere et les responsables de l’EPA se sont rencontrés et ont discuté sur la législation litigieuse.

Dans une lettre envoyée par e-mail à l’administrateur de l’EPA, Michael Regan, le 8 mars, le cabinet d’avocats Bracewell de Cheniere a déclaré:

« La conception des terminaux GNL de Cheniere est complexe et les turbines en question sont situées sur des socles surélevés avec un espace limité pour l’installation d’équipements de contrôle. […] Imposer potentiellement des coûts importants et des perturbations opérationnelles à l’industrie américaine du GNL alors que l’administration se concentre sur le besoin stratégique de l’Europe de rompre sa dépendance au gaz russe est contre-productif. »

Ainsi, Cheniere demande à l’EPA d’alléger la réglementation en la matière. L’entreprise est actuellement dans l’attente d’une réponse officielle de la part de l’agence concernant sa demande d’exemption.

Prochainement, les turbines proposées par l’entreprise pour les trains seront électriques et non à gaz, d’après une déclaration faite à Reuters.

Le dilemme de l’administration Biden

En outre, l’administration Biden fait face à un dilemme. La réduction des exportations américaines de GNL pendant des mois ou des années ralentirait la sortie de l’Europe de la dépendance russe. A contrario, une réponse positive du gouvernement à Cheniere ne permettrait pas de tendre vers une industrie net-zéro.

En mars, Biden a annoncé augmenter les expéditions de GNL vers l’UE. Le volume promis représente jusqu’à 50 milliards de mètres cubes par an d’ici 2030. C’est le double de la quantité envoyée par les États-Unis en 2021.

À noter, Cheniere dispose d’une marge de manœuvre. L’entreprise fait partie d’un panel d’entreprises qui conseille le gouvernement américain et un groupe de travail soutenu par l’UE. Cet audit vise à élaborer un plan pour se séparer du gaz russe. Ainsi, il reste à savoir si l’administration Biden fera un choix politico-économique ou environnemental.

France : les factures d’électricité resteront stables en 2026 malgré la fin de l’Arenh

Le ministère de l’Économie prévoit une stabilité des tarifs réglementés en 2026 et 2027 pour 19,75 millions de foyers, malgré la suppression du dispositif Arenh et l’instauration d’un nouveau mécanisme tarifaire.

L’Union française de l’électricité publie 50 mesures pour électrifier l’économie française

La fédération du secteur électrique propose un plan complet pour réduire la dépendance aux énergies fossiles en remplaçant leur usage dans les transports, l’industrie et le logement par de l’électricité produite localement.

Le gouvernement tchèque rejette l’ETS2 et alerte sur un désavantage face à la Chine et aux États-Unis

Le nouveau ministre tchèque de l’Industrie veut bloquer le futur système européen d’échange de quotas d’émissions, estimant qu’il nuit à la compétitivité et menace l’industrie nationale face aux puissances mondiales.
en_114018191238540

Le gouvernement tchèque prépare le rachat de CEZ dans une opération à $9.6bn

Plusieurs scénarios sont à l’étude pour reprendre le contrôle de CEZ, acteur clé de l’électricité en Tchéquie, avec une opération estimée à plus de CZK200bn ($9.6bn), selon le ministre de l’Industrie.

La France reporte à 2026 la publication de sa feuille de route énergétique

Le gouvernement reporte à début 2026 la publication de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie, freinée par des tensions politiques autour du partage entre nucléaire et renouvelables.

L’Indonésie vise $92bn pour verdir sa production électrique industrielle d’ici 2050

L’Indonésie prévoit $31bn d’investissements d’ici 2030 pour décarboner son électricité captive, mais reste entravée par sa dépendance au charbon et des incertitudes sur les financements internationaux.
en_114018181243540

Une frappe de drones coupe l’électricité à Khartoum et Port-Soudan, deux secouristes tués

Une attaque contre la station d’Al-Muqrin a paralysé une partie du réseau électrique soudanais, affectant plusieurs États et tuant deux secouristes lors d’une seconde frappe sur le site en feu.

La Bolivie met fin aux subventions sur les carburants pour contenir la crise monétaire

Le gouvernement bolivien supprime les subventions sur l’essence et le gazole, mettant un terme à un système en vigueur depuis vingt ans dans un contexte de tensions budgétaires et de raréfaction des devises.

Le régulateur polonais enquête sur des opérations suspectes avant l’annonce d’Orlen

Le gendarme financier polonais a lancé une procédure judiciaire sur des transactions douteuses liées à Energa, survenues juste avant l’annonce du projet de rachat total par Orlen.
en_114017181228540

Dalkia remporte la gestion du réseau de chaleur de Paris pour €15bn jusqu’en 2050

Le Conseil de Paris confie à Dalkia, filiale d’EDF, un contrat de €15bn sur 25 ans pour opérer le réseau de chaleur de la capitale, retiré à Engie, délégataire historique, dans un contexte politique tendu à l’approche des élections municipales.

La Norvège veut obliger ses opérateurs à se préparer à des sabotages multiples

Le régulateur norvégien de l’énergie propose une réforme imposant aux opérateurs de réseau électrique une capacité de réparation multi-sites face à des actes de sabotage simultanés, avec un surcoût annuel estimé de 100 à 300 NOK par foyer.

São Paulo pousse pour la fin de la concession d’Enel avant 2028

L’État de São Paulo a demandé la déchéance de la concession d’Enel Distribuição São Paulo, relançant les tensions entre pouvoirs locaux et régulateur fédéral sur fond d’enjeux politiques et énergétiques majeurs à trois ans de l’échéance contractuelle.
en_114017171228540

L’Arabie saoudite accorde un prêt de 60 millions USD pour le réseau électrique mauritanien

La Mauritanie obtient un financement saoudien pour construire un tronçon clé de la « ligne de l’Espoir », dans le cadre de son programme d’extension du réseau de transport d’électricité vers l’intérieur du pays.

Comment fonctionne RESourceEU, le plan européen de sécurisation des matières critiques

RESourceEU organise une intervention directe de l’Union européenne sur les matières critiques via stockpiling, achats groupés et restrictions d’export, afin de réduire la dépendance extérieure et de sécuriser les chaînes industrielles stratégiques.

La France ouvre la dernière phase de consultation de sa stratégie bas-carbone 2050

La troisième Stratégie nationale bas-carbone entre en phase finale de consultation avant son adoption en 2026, définissant la trajectoire française de réduction des émissions jusqu’en 2050 avec des objectifs sectoriels et industriels chiffrés.
en_114014141228540

Berlin relève les revenus autorisés des réseaux électriques à partir de 2029

L’Allemagne autorisera une hausse d’au moins 1,4 % des revenus de ses opérateurs de réseaux à partir de 2029, tout en renforçant les exigences d’efficacité dans un compromis destiné à débloquer les investissements sans alourdir excessivement les tarifs.

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.
en_114099991236540

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.