L’Ouzbékistan a lancé les travaux préparatoires des bâtiments de soutien destinés à accueillir son premier projet de réacteur nucléaire modulaire de petite taille dans la région de Djizak. Ces installations incluent des bâtiments industriels et administratifs, ainsi que des entrepôts et des ateliers de montage à grande échelle, nécessaires au bon déroulement du chantier sur toute la durée du projet.
Un partenariat russo-ouzbèke structuré depuis 2024
Ce projet découle d’un contrat signé en mai 2024 lors de la visite officielle du président russe Vladimir Poutine en Ouzbékistan. Il prévoit la construction d’une centrale nucléaire d’une puissance de 330 mégawatts, fondée sur six unités du réacteur à eau pressurisée RITM-200N. Ce modèle est une adaptation des technologies utilisées à bord des brise-glaces nucléaires russes, avec une puissance thermique de 190 mégawatts et une capacité électrique de 55 mégawatts. Chaque unité disposera d’une durée de service prévue de 60 ans.
Calendrier progressif et technologies éprouvées
Le premier réacteur est programmé pour atteindre le stade critique d’ici fin 2029, avec une mise en service progressive des autres unités. Il s’agit du premier contrat à l’exportation pour cette technologie russe. Une version terrestre du RITM-200N est déjà en cours de construction à Iakoutsk, en Russie, avec un démarrage prévu en 2027. Rosatom, la société d’État russe en charge du projet, met en avant les dispositifs combinés de sécurité active et passive de ses réacteurs pour garantir un haut niveau de sûreté.
Déclarations des responsables du projet
Pavel Bezrukov, vice-président et directeur du projet de construction de la centrale nucléaire en République d’Ouzbékistan chez Atomstroyexport JSC, a indiqué que les travaux de documentation étaient en cours, précisant que l’initiative repose sur des décennies d’expérience dans l’exploitation de réacteurs de conception russe. Il a souligné que ce projet permettra à l’Ouzbékistan de disposer d’un volume garanti d’électricité pour les prochaines décennies.
De son côté, Otabek Amanov, directeur adjoint de la Direction de la construction des centrales nucléaires, a mis en avant la compacité et l’efficacité de la technologie, héritée d’un fonctionnement sans incident sur le long terme. Le RITM-200N est selon lui une solution adaptée aux besoins énergétiques durables de la région.
Antécédents et perspectives du programme nucléaire ouzbek
L’Ouzbékistan avait signé en 2017 un accord avec la Russie pour la construction de deux réacteurs à eau pressurisée VVER-1200. Des discussions restent également ouvertes pour un projet de centrale nucléaire à grande échelle d’une puissance estimée à environ 2,5 gigawatts, en complément du déploiement des petits réacteurs modulaires.