Les négociations de la COP29, qui se tiennent actuellement à Bakou, Azerbaïdjan, sont marquées par une ambiance de défiance alors que le retour de Donald Trump à la présidence américaine semble de plus en plus plausible. Cette perspective inquiète les acteurs internationaux, et pour cause : Trump s’était retiré de l’Accord de Paris lors de son premier mandat, un recul que l’administration Biden avait tenté de compenser en réintégrant cet accord en 2021. John Podesta, envoyé spécial américain pour le climat, a tenu à rassurer la communauté internationale, affirmant que les États-Unis ne comptaient pas abandonner l’action climatique, même sous une administration plus hostile à ces enjeux.
Des tensions accrues sur la scène internationale
L’inquiétude principale des pays en développement réside dans le maintien de l’aide climatique promise par les États développés. Depuis l’Accord de Paris de 2015, l’objectif de limitation du réchauffement global à 1,5 ou 2°C par rapport aux niveaux préindustriels nécessite des investissements colossaux dans des technologies et infrastructures écologiques. En 2022, cette aide s’élevait à 116 milliards de dollars, mais les pays en développement estiment qu’elle devrait être décuplée pour répondre aux besoins croissants de transition énergétique et de résilience climatique. Tasneem Essop, représentante du Climate Action Network, a ainsi souligné la « dette climatique » contractée par les nations les plus riches, un concept soutenu par de nombreuses ONG présentes à Bakou.
Un agenda incertain pour des décisions cruciales
La COP29 a également été marquée par des frictions persistantes sur l’ordre du jour, un point qui cristallise les tensions Nord-Sud. En cause, les divergences entre les pays développés et ceux en développement quant aux priorités de cette conférence. Si l’adoption d’une première décision régulant le marché des crédits carbone marque un progrès, cette avancée est loin de répondre aux attentes des pays du Sud, pour lesquels les enjeux de justice climatique et de financement sont primordiaux. La Chine et l’Inde, entre autres, sont montées au créneau pour défendre un agenda aligné sur leurs priorités nationales et régionales, un défi supplémentaire pour les pays occidentaux, en particulier l’Union européenne, qui souhaite maintenir la dynamique des Accords de Paris.
Le rôle crucial de l’Union européenne
Face à une éventuelle absence des États-Unis dans la lutte contre le changement climatique, l’Union européenne, bien qu’elle soit peu représentée à Bakou, assure vouloir maintenir ses efforts. L’argent public provenant des États européens finance aujourd’hui des projets variés : centrales solaires, infrastructures pour faire face aux sécheresses et autres initiatives essentielles dans les pays les plus vulnérables. Pourtant, l’austérité budgétaire qui prévaut en Europe pourrait limiter ces engagements, posant la question de la capacité de l’Union à compenser un désengagement américain.
L’accord de Paris, un équilibre fragile
La COP29 apparaît comme un moment décisif pour l’Accord de Paris, menacé par une éventuelle sortie américaine. Une telle décision serait particulièrement symbolique, d’autant plus que l’Azerbaïdjan, hôte de cette conférence, est lui-même un acteur important du secteur pétrolier. Si Donald Trump regagne la Maison-Blanche, une sortie des États-Unis de l’Accord pourrait inspirer d’autres nations, réduisant ainsi la portée de cet accord historique. L’accord de Paris, signé en 2015, reste essentiel pour la limitation du réchauffement climatique, bien que la trajectoire actuelle montre un réchauffement projeté autour de 3°C d’ici 2100, un chiffre alarmant selon les experts.