La 28ème Conférence des Parties (COP28) se tient dans un contexte unique et controversé. Prévue pour accueillir plus de 70 000 participants, cette conférence de l’ONU sur le climat se déroulera dans un pays riche en pétrole et gaz, ce qui soulève des questions sur son engagement envers la transition énergétique. En outre, le Sultan Al Jaber, président de la COP28 et directeur de la compagnie pétrolière Adnoc, se trouve au cœur de cette controverse.
Évaluation des Progrès Post-Accord de Paris
Un des objectifs majeurs de la COP28 est d’évaluer les progrès réalisés depuis l’Accord de Paris de 2015. En outre, un rapport technique récent indique que les actions actuelles sont largement insuffisantes pour atténuer le changement climatique, en particulier en ce qui concerne la réduction des énergies fossiles. La question clé est de savoir si les pays pourront parvenir à un consensus sur des mesures concrètes pour réduire leur dépendance aux combustibles fossiles.
Enjeux Climatiques de 2023: Une Année Critique
Les attentes sont élevées, surtout avec la prédiction que 2023 pourrait être l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les engagements actuels des pays conduisent à un scénario de réchauffement climatique dangereux, bien au-delà de l’objectif de 1,5°C fixé par l’Accord de Paris. Les réductions d’émissions nécessaires sont considérables, et le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exhorté à des actions et des ambitions sans précédent.
Le Débat sur les Énergies Fossiles à la COP28
La COP28 abordera également des sujets controversés comme le rôle des énergies fossiles dans le changement climatique. En effet, la question du charbon, mentionnée pour la première fois à la COP26, sera un sujet central, avec des discussions sur un éventuel calendrier de sortie et l’utilisation de technologies comme le captage et le stockage du carbone.
La Question des Pertes et Dommages Climatiques
Une autre préoccupation majeure est la mise en place d’un fonds pour les pertes et dommages climatiques subis par les pays vulnérables. Bien qu’un accord préliminaire ait été trouvé pour loger ce fonds à la Banque mondiale, des questions cruciales sur son financement et son administration restent à résoudre.
Par ailleurs, les Emirats Arabes Unis, en tant que pays hôte, font face à leurs propres défis climatiques. Malgré leur engagement envers les énergies renouvelables et la réduction des émissions, les critiques soulignent que leurs émissions de gaz à effet de serre continueront probablement d’augmenter jusqu’en 2030. toutefois, l’accent mis par le pays sur les technologies de captage et de stockage du carbone est considéré par certains comme une tentative de détourner l’attention de la nécessité de réduire la production d’énergies fossiles.
La COP28 représente un tournant potentiel dans la lutte mondiale contre le changement climatique. La conférence doit non seulement évaluer les progrès accomplis depuis l’Accord de Paris, mais aussi établir un plan d’action concret pour les années à venir. En outre, les décisions prises à Dubaï pourraient avoir des répercussions durables sur la politique climatique mondiale, mettant en lumière la nécessité d’une transition énergétique mondiale et d’un engagement accru pour soutenir les pays les plus vulnérables face aux effets du changement climatique.