Le Conseil national de l’hydrogène a tenu sa première réunion ce jeudi 25 février, un mois et demi après sa création. Les ministres de la Transition Écologique, de l’Économie et de l’Industrie ont réalisé un premier bilan de la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné. Retour sur la réunion du CNH.
Le Conseil national de l’hydrogène veut renforcer les compétences françaises
Bien maitriser les technologies clés pour assurer la souveraineté
Le Conseil national de l’hydrogène (CNH) s’est réuni pour la première fois ce jeudi 25 février à Albi, au sein des locaux de l’entreprise SAFRA. Ce, un mois et demi après sa création le 11 janvier dernier.
De nombreux points ont été abordés, notamment la cartographie des technologies clés. Une analyse discutée lors de la réunion montre que la France maîtrise ou va disposer de la maitrise de toutes les technologiques critiques nécessaires à un développement souverain de la filière hydrogène. Cela permettra un passage rapide à l’échelle industrielle.
Des thématiques prioritaires ont été identifiées pour faire l’objet de travaux complémentaires. En ce sens, des projets ont été initiés pour développer des technologies, des équipements et des logiciels français. Ainsi de renforcer la chaine de valeur nationale sur l’hydrogène.
Développer des formations pour former du personnel français
La dynamique de la filière hydrogène est porteuse de perspectives importantes d’emplois remarque le Conseil. Toutefois, sur 75 métiers identifiés par France Hydrogène, une quinzaine apparaît déjà en tension. Pour y remédier, des initiatives dans le domaine de la formation professionnelle ont été évoquées.
Ainsi, la Symbio Hydrogen Academy visera à former 300 personnes par an aux métiers de l’hydrogène dans la région lyonnaise. De la même manière, le groupe Air Liquide apporte son soutien à des initiatives comme la « H2 Académie ». L’objectif de cette dernière est de former des étudiants en BTS aux technologies de l’hydrogène.
Répondre aux ambitions de la stratégie nationale par l’investissement
Développer une dynamique industrielle forte en France
Le CNH constate une forte dynamique industrielle en France. En ce sens, 27 projets de R&D et d’intégration de technologies hydrogène ont déjà été soutenu. Les investissements sont en conséquence : 212 millions EUR€. À cela s’ajoute 37 millions EUR€ de soutien public. Mais aussi, 60 millions EUR€ de soutien à la filière aéronautique dans le cadre du Conseil pour la recherche aéronautique civile (CORAC).
Par ailleurs, un soutien financier aidera 4 régions à acquérir 14 trains hydrogène représentant un investissement total de 300 millions EUR€.
En tout, la stratégie nationale prévoit ainsi un investissement de 7 milliards EUR€ d’ici 2030. De ces milliards, 2 sont prévus dès 2022 dans le cadre du programme France relance.
Des projets français pourraient aussi bénéficier d’un accompagnement dans le cadre du projet important d’intérêt économique commun (PIIEC) sur l’hydrogène en cours de construction au niveau européen. Le montant total d’aide avoisinerait les 8 milliards EUR€.
Devenir l’un des leaders de l’hydrogène mondial
Le CNH et la stratégie nationale pour le développement d’un hydrogène décarbonné traduisent donc tout deux la volonté française de se placer comme un pays incontournable pour l’économie et le développement de l’hydrogène.
D’après une analyse comparative des stratégies internationales sur l’hydrogène, la France se positionne dans le peloton de tête des pays les plus avancés dans leur stratégie. À ses côtés se placent l’Allemagne en Europe, ainsi que la Chine, la Corée et le Japon en Asie. e
Dans le cadre de ce développement, le CNH se réunira régulièrement pour s’assurer de la bonne mise en œuvre de la stratégie hydrogène. La prochaine réunion abordera notamment les enjeux de réglementation du domaine de l’hydrogène. Mais aussi les projets autour des technologies clefs qui font défaut à la filière française. Feront également l’objet de discussions les mécanismes de soutien à la production d’hydrogène renouvelable. Encore, la question des infrastructures de transport et de distribution.