Les compagnies pétrolières subissent actuellement les pressions des parties prenantes pour qu’elles accélèrent leur transition énergétique. Depuis 2015 et l’Accord de Paris, les progrès furent timides dans l’industrie pétro-gazière, rappelle Wood Mackenzie.
Compagnies pétrolières : les actionnaires mettent la pression
ExxonMobil et Chevron ont récemment perdu les votes des actionnaires relatifs à leur stratégie en matière de changement climatique. Tandis que Shell a perdu un procès aux Pays-Bas, qui l’obligera à accélérer ses réductions d’émissions.
Ces derniers événements sont susceptibles de déclencher un effet domino dans l’ensemble du secteur. En effet, les parties prenantes ont tendance à davantage favoriser les actions en faveur de la transition énergétique.
Les majors américaines prennent du retard
Jusqu’à présent, les majors européennes ont toutes présenté des plans visant à réduire les émissions de scope 1, 2 et 3. Elles souhaitent supprimer totalement les émissions de catégories 1 et 2 d’ici à 2050. Elles répondent à l’évolution des politiques, ainsi qu’à la pression croissante de la société civile et des parties prenantes.
Par exemple, BP prévoit de réduire sa production de 40 %. Cela lui permettra d’atteindre son objectif de réduction des émissions de catégorie 3 de 35 à 40 % d’ici 2030.
En revanche, les objectifs actuels des grandes entreprises américaines sont peu exigeants. ExxonMobil vise à réduire les émissions des catégories 1 et 2 (en amont uniquement) d’ici 2025, et Chevron d’ici 2028. Rien n’a été annoncé pour la catégorie 3, c’est-à-dire les émissions générées par la combustion, qui représentent 85 % du total.
Les fournisseurs énergétiques majeurs devront diversifier leur portefeuille d’activités
Les compagnies pétrolières européennes se diversifient ainsi toutes dans le secteur de l’énergie. Elles investissent dans un large éventail de technologies à faible émission de carbone. Cela leur permettra de soutenir une offre plus large après la transition.
Elles investissent dans les énergies renouvelables, le stockage de carbone, l’hydrogène bleu et vert, et la recharge des véhicules électriques.
Il est probable que les majors américaines suivent cette tendance. D’ailleurs, ExxonMobil et Chevron se concentrent déjà sur le captage et le stockage du carbone (CCUS). Néanmoins, même si le CCUS sera un élément important de la transition, il est encore loin d’être une solution suffisante.
