En septembre 2024, la Colombie voit ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) croître considérablement. Les données disponibles montrent qu’environ 150 000 tonnes métriques de GNL ont déjà été importées ce mois-ci. Cette augmentation, comparée aux 120 000 tonnes métriques importées en septembre 2023, s’explique par la nécessité pour le pays de compenser la baisse de sa production hydroélectrique. En effet, les réserves d’eau des barrages utilisés pour produire l’électricité, qui représentent en moyenne 70 % de l’énergie produite, ont chuté à 50,2 % au cours de ce mois, marquant un niveau historiquement bas.
La Colombie, largement dépendante de l’hydroélectricité, doit donc renforcer l’utilisation de ses centrales thermiques au gaz pour maintenir un équilibre dans l’approvisionnement en électricité. Le terminal de SPEC LNG à Cartagena est au cœur de cette stratégie, avec l’arrivée de plusieurs navires-citernes, dont le Marvel Crane et le BW Magnolia, qui transportent des cargaisons de GNL cruciales pour le maintien de la production d’électricité.
Une stratégie d’approvisionnement en GNL en réponse à la baisse hydraulique
La chute des niveaux d’eau dans les réservoirs des barrages colombiens oblige les autorités à recourir aux importations de GNL. Cette matière première, qui alimente trois centrales thermiques d’appoint dans le pays, devient un élément essentiel pour compenser la baisse de la production hydroélectrique. La dépendance à ces importations se fait d’autant plus sentir que la Colombie traverse une période de faible production de gaz naturel domestique, forçant les autorités à se tourner vers le marché international pour sécuriser l’approvisionnement.
Les cargaisons de GNL livrées en septembre 2024 proviennent de différents points d’exportation, notamment le terminal Cameron LNG en Louisiane. L’augmentation des achats de GNL sur le marché spot montre la volonté des gestionnaires du réseau électrique de sécuriser des volumes suffisants pour répondre aux besoins énergétiques croissants. La fin du phénomène El Niño en mai 2024 n’a pas permis de rétablir des niveaux d’eau suffisants dans les réservoirs, accentuant la pression sur le réseau énergétique du pays.
Une gestion des stocks et de la demande électrique
Les décisions d’importation de GNL en Colombie sont intimement liées à la demande en électricité, elle-même impactée par les conditions climatiques et les besoins industriels. Les centrales thermiques qui consomment le GNL servent principalement de secours en période de faible production hydraulique, mais la gestion des stocks et des importations se fait de manière très stratégique. Selon des sources locales, il n’est pas rare qu’un navire-citerne tel que le Marvel Crane décharge sa cargaison en plusieurs étapes pour mieux s’adapter aux besoins en temps réel du réseau électrique.
Le volume mensuel importé, qui a atteint 100 000 tonnes métriques en août 2024, montre une reprise progressive des importations après la fin du phénomène El Niño. Toutefois, cette dynamique reste fluctuante en fonction de la capacité des centrales thermiques à prendre le relais des barrages. En parallèle, les prévisions météorologiques et les conditions hydrologiques sont des facteurs déterminants pour planifier les futurs achats de GNL.
Enjeux et perspectives pour l’avenir énergétique
L’approvisionnement de la Colombie en GNL ne se limite pas à une réponse à court terme. La capacité du pays à diversifier ses sources d’énergie, tout en s’assurant une production électrique continue, reste une priorité. L’utilisation accrue de centrales thermiques montre bien la dépendance au GNL dans des contextes de production hydroélectrique réduite. Cette situation soulève des questions sur la pérennité du modèle énergétique du pays, qui doit équilibrer entre hydroélectricité, gaz naturel domestique, et importations de GNL.
Le secteur de l’énergie en Colombie fait face à des défis structurels importants. La capacité à ajuster l’approvisionnement en fonction des fluctuations climatiques et des réserves domestiques de gaz naturel reste un enjeu majeur. Les acteurs du marché suivent de près l’évolution des importations de GNL et les impacts potentiels sur les coûts de production énergétique. Le rôle du GNL dans la stratégie énergétique colombienne semble donc appelé à croître à court terme, notamment en période de stress sur les autres sources d’énergie.