Colombie: l’industrie pétrolière inquiète de la baisse des réserves de brut

Les réserves de pétrole colombiennes diminuent plus rapidement que prévu, ne permettant un approvisionnement national que jusqu'en 2030. Cette situation alarmante remet en question la transition énergétique du gouvernement et suscite des inquiétudes au sein de l'industrie pétrolière.

L’industrie pétrolière colombienne s’est alarmée jeudi de la baisse programmée des réserves nationales de pétrole, qui ne suffiront à approvisionner le pays que jusqu’en 2030, une période bien plus courte que ne l’avait estimé le gouvernement misant sur une transition énergétique.

Les réserves prouvées de pétrole sont passées de 2,039 milliards de barils en 2021 à 2,074 milliards de barils en 2022, une quantité qui ne suffira à répondre à la demande locale que pour les 7,5 prochaines années, et non pour une quinzaine d’années comme l’avait estimé précédemment le gouvernement, selon les données de l’Agence nationale des hydrocarbures (ANH). « Nous nous attendions tous à une augmentation plus importante des réserves et la vérité montre que ce n’est pas le cas », a commenté le président de l’Association colombienne du pétrole et du gaz (ACP), Francisco Lloreda, lors d’une interview accordée à une radio locale.

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La situation « devrait réveiller et soulever toutes les alertes au sein du gouvernement national et des citoyens », a averti M. Lloreda. Au début de l’année, le président de gauche Gustavo Petro – élu à l’été 2022 – avait assuré que les réserves de brut étaient suffisantes « pour la consommation intérieure entre 2037 et 2042 ». Promouvant la transition énergétique, le premier gouvernement de gauche de l’histoire du pays a annoncé qu’il ne signerait plus de contrats d’exploration pétrolière et qu’il privilégierait les sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire et éolienne.

Cette décision est vilipendée par l’opposition conservatrice, et le sujet est aujourd’hui un thème politique majeur en Colombie. Pour l’ACP, la stratégie du président Petro pourrait mettre en péril l’autosuffisance énergétique du pays. « Progressivement, la production commencera à diminuer et cela se traduira par l’importation de pétrole et de gaz », a averti M. Lloreda. Ces importations proviendraient principalement du Venezuela voisin et pourraient coûter au pays « trois fois plus » que la production locale, a-t-il affirmé.

Le pétrole est également l’un des principaux produits d’exportation de la quatrième économie d’Amérique latine. Les ventes de pétrole brut, de ses dérivés et de charbon, ont représenté plus de 50% des exportations du pays en mars, selon le dernier rapport du Département administratif national des statistiques (DANE). Selon cette entité, 14,6 millions de barils de pétrole ont été exportés au cours de ce mois, soit 15% de moins qu’au cours du même mois de l’année précédente.

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