Mammoth, la deuxième usine de captage de CO2 de Climeworks, vient d’être dévoilée en Islande. Elle utilise un procédé chimique pour extraire le dioxyde de carbone de l’air. Alimentée par la chaleur géothermique d’ON Power, elle dissout le CO2 dans l’eau avant de l’injecter dans du basalte. Cette roche volcanique est riche en calcium et magnésium. Elle peut transformer le gaz en minéral en deux ans, permettant ainsi un stockage sûr et durable.
L’objectif de captage à long terme
Mammoth vise une capacité annuelle de captage de 36 000 tonnes de CO2, soit neuf fois la capacité d’Orca. Jan Wurzbacher, cofondateur de Climeworks, souligne l’évolution rapide de la technologie, qui a commencé avec quelques milligrammes captés en laboratoire. L’entreprise vise plusieurs millions de tonnes capturées chaque année d’ici 2030 et un milliard d’ici 2050. Des projets qui pousse Climeworks à lever des fonds pour déployer sa technologie de capture de CO2.
Un marché en expansion
Plusieurs entreprises développent des technologies similaires pour capter le CO2. Une vingtaine de projets visent à atteindre une capacité mondiale de 10 millions de tonnes par an d’ici 2030. Ce chiffre reste encore très faible par rapport aux 40 milliards de tonnes émises en 2023. Des entreprises comme Microsoft, Lego et Lufthansa achètent des crédits carbone pour compenser leurs émissions.
Perspectives et défis
Les usines comme Mammoth sont énergivores, mais leur technologie est reconnue par le GIEC pour son efficacité dans la réduction du CO2. Cependant, les coûts élevés empêchent l’intégration rapide de ces installations dans les scénarios de réduction des émissions, les financements publics étant limités.
Mammoth marque un jalon significatif dans la captation et le stockage du CO2, mais le défi du déploiement à grande échelle persiste. La collaboration entre les gouvernements, les entreprises et les acteurs du secteur sera essentielle pour réaliser le potentiel de ces technologies.