Le débat climatique, souvent alimenté par des constats alarmants, voit émerger quelques signaux encourageants. Alors que se profile la COP29, trois tendances positives pourraient transformer la dynamique environnementale.
La réduction de la trajectoire de réchauffement, quoique fragile, donne un espoir de ralentissement du changement climatique. En 2015, lors de l’Accord de Paris, les prévisions plaçaient le monde sur une trajectoire de +3,5°C d’ici 2100, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Mais en 2023, les engagements climatiques ajustés ont permis de ramener cette estimation entre 2,6 et 2,8°C, d’après l’ONU Environnement. Ce resserrement reste insuffisant pour maintenir l’objectif des +1,5°C, mais il illustre un progrès dans la gestion des émissions.
Stabilisation des émissions en Chine
La Chine, premier émetteur de CO2, montre des signes d’une stabilisation de ses émissions. Malgré un usage soutenu du charbon, les données du site CarbonBrief révèlent qu’au troisième trimestre 2024, les émissions chinoises sont restées stables, voire légèrement inférieures à celles de 2023. Cette situation est le fruit d’une croissance rapide des installations solaires, bien que la dynamique reste sensible aux variations économiques. Lauri Myllyvirta, analyste au Centre de recherche sur l’énergie et la propreté de l’air (CREA), observe que si le secteur de la construction reste contenu, la Chine pourrait atteindre son pic d’émissions avant l’objectif officiel de 2030.
Pic mondial des énergies fossiles prévu avant 2030
Au niveau mondial, la consommation d’énergies fossiles, incluant le pétrole, le gaz et le charbon, devrait atteindre un sommet avant 2030, selon les prévisions de l’AIE. Cet objectif est porté par l’essor des technologies propres, bien que les pays producteurs de pétrole expriment des doutes et anticipent encore une demande prolongée. Si cette projection se réalise, le monde pourrait observer un déclin durable de la dépendance aux énergies fossiles, marquant ainsi une étape cruciale vers la neutralité carbone.
Transition énergétique et croissance économique
L’ancienne idée que croissance économique et hausse des émissions de CO2 vont de pair semble désormais révolue. Une analyse de l’Institut de Potsdam révèle que sur les 1 500 régions étudiées au cours des 30 dernières années, environ 30% ont réussi à concilier croissance économique et réduction des émissions. L’Union européenne (UE) illustre cette tendance : depuis 1990, les émissions de CO2 ont chuté de 37% tandis que le PIB augmentait de 68%. En outre, la Commission européenne prévoit que les énergies renouvelables surpasseront le charbon d’ici 2025 pour devenir la première source de production d’électricité.
L’essor des énergies propres se reflète également dans l’adoption accrue des pompes à chaleur, des véhicules électriques et, surtout, de l’énergie solaire, dont la croissance a atteint 50% en 2023, le rythme le plus rapide des deux dernières décennies. Ce basculement progressif vers les énergies renouvelables témoigne d’une transformation mondiale, propulsant le secteur vers une nouvelle ère où le développement économique et la durabilité ne sont plus antinomiques.