Ciel couvert pour les usines dépendantes du gaz russe

En Allemagne, les usines dépendantes du gaz russe s'inquiètent d'un possible embargo, qui aurait de graves conséquences sur ces dernières.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Dans l’usine de verres photovoltaïques de Tschernitz, à l’est de l’Allemagne, le vacarme des machines ne couvre pas les inquiétudes sur l’avenir de la production si le robinet du gaz russe venait à être coupé, à cause de la guerre en Ukraine. À l’intérieur du hangar coiffé d’une cheminée blanche, des bras mécaniques s’activent pour mettre en forme des plaques de verre destinées aux producteurs de panneaux solaires.

« Nous fournissons tous les grands fabricants en Europe », explique Torsten Schroeter, directeur général de la société GMB Glasmanufaktur Brandenburg. Chaque année, 10 millions de mètres carrés de plaques sortent des fours de l’usine qui dégagent une vive lumière rouge et une chaleur intense. Or pour produire ce verre essentiel à l’énergie solaire, il faut…du gaz, beaucoup de gaz. Grâce aux pipelines reliant la Russie à l’Allemagne, la ressource est disponible en abondance. Mais pour combien de temps ?

L’Allemagne fait face à une pression croissante de ses alliés pour approuver un embargo sur le gaz russe dont les exportations financent la guerre de Moscou contre Kiev. Le gouvernement du social-démocrate Olaf Scholz, allié aux écologistes et aux libéraux, soutient qu’un arrêt brutal des livraisons serait dévastateur pour l’économie du pays, avec des répercussions dans l’ensemble de l’UE.

« Pas d’alternative »

Mais même en Allemagne, ce refus fait débat au sein de la classe politique et parmi les experts dont certains jugent que la première puissance européenne serait en mesure d’encaisser ce choc. Dans le camp de ceux pour qui la vie sans gaz russe est inimaginable à court terme, les industriels sont en première ligne.

« Un arrêt de l’approvisionnement en gaz russe signifierait pour nous un arrêt de la production », résume le patron de GMB, qui emploie 300 salariés. L’arrêt des flux de gaz impliquerait de stopper les fours, causant des dommages irréversibles.
Cela obligera l’entreprise à « tout reconstruire », ce qui pourrait prendre plusieurs mois, voire des années, selon M. Schroeter. Car « il n’y a pas d’alternative » au gaz russe, déplore-t-il.

L’utilisation de charbon ou pétrole, n’est pas adaptée. Quant à l’électricité, l’entreprise a déjà investi dans un système hybride, permettant un chauffage électrique partiel dans ses fours, mais cela ne répond qu’à « 10% » de ses besoins. L’hydrogène pourrait remplacer le gaz naturel, mais son développement n’est pas encore suffisamment avancé en Allemagne.

Le gouvernement allemand frappe à toutes les portes pour diversifier ses sources d’approvisionnement mais estime ne pouvoir se passer du fournisseur russe avant mi-2024. La Russie fournissait avant la guerre 55% des importations allemandes de gaz naturel, devant les livraisons de la Norvège et des Pays-Bas.

« Le moins cher »

« Les dernières décennies, marquées par la dérégulation du marché de l’énergie, nous ont conduits à choisir le gaz le moins cher, celui fourni par le gazoduc russe », a reconnu début février l’ancien vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel.

Cette dépendance s’est bâtie sur les relations privilégiées entretenues par les gouvernements allemands avec la Russie depuis les années 1970. « Un embargo obligerait l’Allemagne à rationner », provoquant une « récession », résume l’économiste Andrew Kenningman, chef économiste Europe pour le cabinet de conseil Capital Economics.

Il entraînerait des « interruptions de production », « des pertes d’emploi » et « des dommages massifs aux installations », a plaidé de son côté le BDI, puissant lobby industriel. Le géant de la chimie BASF a par exemple prévenu qu’une division par deux de l’approvisionnement en gaz russe suffirait pour « arrêter » son emblématique site de Ludwighsafen (ouest), où travaillent près de 30.000 personnes.

Parmi les secteurs les plus vulnérables à la consommation de gaz figurent l’industrie du papier, la sidérurgie et la chimie, selon un rapport de la banque LBBW. Même sans embargo, l’industrie allemande est déjà fragilisée par la flambée des prix de l’énergie, qui ont bondi sur un an de 39,5% en mars, après des augmentations de 22,5% en février et de 20,5% en janvier. Résultat : la verrerie de Tschernitz est à la peine pour rester compétitive face à la concurrence chinoise.

Près de 170 GWh de gaz sont consommés chaque année dans les fours de l’usine pour chauffer, à plus de 1.600 degrés, la matière première – du quartz ou du dolomite-, et la transformer en verre pour panneaux solaires.

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.

Le Brésil lance une feuille de route pour réduire sa dépendance au pétrole

Le gouvernement brésilien a reçu l'ordre de définir sous deux mois un plan de réduction progressive des combustibles fossiles, appuyé par un fonds national de transition énergétique alimenté par les recettes pétrolières.
en_114088881233540-2

L’Allemagne en retard sur la directive RED III, une application rétroactive probable

Le gouvernement allemand pourrait manquer l’échéance de janvier 2026 pour transposer la directive RED III, provoquant des incertitudes sur les obligations de biocarburants et perturbant les marchés.

L’Italie attribue 8,6GW de capacités renouvelables lors de son appel d’offres Fer-X

L’Italie a alloué 82 % des capacités solaires et éoliennes proposées dans le cadre de son appel d’offres Fer-X, totalisant 8,6GW, avec des prix de rachat compétitifs et une forte concentration des projets dans le sud du pays.

Paris missionne Jean-Bernard Lévy pour revoir les subventions aux renouvelables

Face à l’alourdissement des dépenses publiques, le gouvernement français mandate deux experts pour réévaluer le dispositif de soutien aux énergies renouvelables électriques et au stockage, avec des propositions attendues sous trois mois.
en_11404441234540

L’armée polonaise s’engage à sécuriser le réseau électrique face à la menace des drones

L'opérateur national PSE s'associe aux forces armées pour protéger les postes de transformation, alors que les infrastructures critiques sont ciblées par des actes de sabotage attribués à des ingérences extérieures.

La Norvège lance une commission pour planifier l’après-pétrole

Le gouvernement norvégien met en place une commission chargée d’anticiper le déclin des hydrocarbures et d’évaluer les options économiques pour le pays dans les prochaines décennies.

Le Kazakhstan lance des appels d’offres pour 3 GW de capacités renouvelables d’ici 2026

Le Kazakhstan prévoit d’allouer 3 GW de projets éoliens et solaires d’ici fin 2026 par appels d’offres, avec un premier lot d’1 GW en 2025, dans un contexte de modernisation de son système électrique.
en_114022221229540

Les pannes électriques aux États-Unis atteignent un record de 11 heures par client en 2024

Les ouragans Beryl, Helene et Milton ont représenté 80 % des coupures d’électricité enregistrées en 2024, un pic inédit en dix ans selon les données fédérales.

France : la CRE lance un dispositif transitoire pour encadrer les fournisseurs

La Commission de régulation de l’énergie introduit un contrôle prudentiel temporaire sur les fournisseurs de gaz et d’électricité, via un « guichet à blanc » ouvert dès décembre, en attendant la transposition des règles européennes.

Carney et Smith débloquent un pipeline vers l’Asie et modifient la loi sur les tankers

L’accord Carney–Smith lance un nouvel oléoduc vers l’Asie, supprime les plafonds d’émissions pétrogazières et amorce une réforme de la loi interdisant les tankers sur la côte nord du Pacifique.
en_114028281130540

Les actifs renouvelables post-CfD exposent les investisseurs à un risque de marché accru

La sortie progressive des contrats CfD transforme des actifs stables en infrastructures exposées à une volatilité accrue, remettant en cause les rendements attendus et les modèles de financement traditionnels du secteur renouvelable.

Le Canada réforme sa loi sur l’efficacité énergétique pour adapter sa politique aux marchés numériques

Le gouvernement canadien introduit une révision législative majeure de la Loi sur l’efficacité énergétique afin de soutenir sa stratégie nationale et s’aligner sur les réalités du commerce numérique.

Québec maintient seul un prix carbone à la pompe malgré la fin de la taxe fédérale

Québec devient l’unique province canadienne où le prix du carbone continue de s’appliquer directement aux carburants, dans un contexte où Ottawa a supprimé la taxe carbone grand public depuis avril 2025.
en_114027272629540

L’Inde investit $872mn pour produire localement ses aimants aux terres rares

New Delhi lance un plan d’incitations de 72,8 Md INR pour créer une capacité nationale de 6 000 tonnes d’aimants permanents, face aux restrictions croissantes imposées par la Chine sur les exportations de composants critiques.

Les contrats long terme redessinent le risque électrique sur 30 ans face à la volatilité

L’essor des CfD, PPA et mécanismes de capacité traduit un basculement structurel : les marchés ne couvrent plus les besoins de financement à 10–30 ans, alors que les prix spot ont bondi de 400 % en Europe depuis 2019.

Berlin prévoit l’acquisition de 25,1 % de TenneT Allemagne début 2026

L’Allemagne prévoit de finaliser l’achat de 25,1 % de la filiale allemande de TenneT pour 5,8 milliards €, afin de renforcer son contrôle sur les infrastructures critiques du réseau électrique national.
en_114026271130540

Le Ghana réorganise son secteur électrique autour du gaz pour contenir son déficit

Le gouvernement ghanéen met en œuvre une réforme de son système énergétique visant à renforcer l’usage du gaz naturel local, espérant réduire les coûts de production d’électricité et limiter le déséquilibre financier du secteur.

Le Suriname prévoit 220 000 barils par jour pour sa stratégie pétrolière d’ici 2028

À l’occasion des 50 ans de son indépendance, le Suriname a annoncé une feuille de route nationale incluant un investissement public majeur pour exploiter ses réserves pétrolières offshore.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.