Chypre, nouvel Eldorado du gaz naturel

Chypre dispose d'importantes ressources en gaz naturel qui suscitent la convoitise, l'île semble ainsi devenir une opportunité. 
Chypre Gaz

Chypre dispose d’importantes ressources en gaz naturel qui suscitent la convoitise, l’île semble ainsi devenir une opportunité.

Une découverte majeure

Chypre offre la perspective d’un point de passage stratégique pour le gaz naturel Israélien qui alimente le réseau européen. Une fois condensé à l’état liquide, le gaz s’exporte via des navires au lieu de transiter par un gazoduc. Cette option s’avère moins coûteuse et plus flexible puisque les navires décident des voies navigables qu’ils souhaitent emprunter.

La société énergétique Energean axée autour de l’exploration et de la production d’hydrocarbures commandite le projet. Afin d’évaluer sa faisabilité, la ministre chypriote, Natasa Pilides, mobilise les membres de son gouvernement. Les négociations sont encore en cours.

Cependant le discours de Mme. Pilides laisse à penser que l’île pourrait se doter d’infrastructures gazières, elle déclare:

“C’est aussi une bonne occasion pour nous de disposer d’une infrastructure proche de chez nous, de sorte que si nous voulons l’utiliser pour nos propres sources, ce sera une option supplémentaire. Cela vaut certainement la peine d’en discuter avec nos titulaires de permis”.

En effet, ce ne sont pas moins de 13 blocs potentiellement très riches en gaz naturel qui composent sa zone économique exclusive. TotalEnergies et Eni, révèlent la découverte d’une colonne de gaz lors du forage du puits Zeus-1, dans le “Bloc 6”, situé à 162 km au sud-ouest des côtes.

Des ressources de gaz à exploiter

ExxonMobil et son partenaire Qatar Petroleum ainsi que le consortium Total/Eni détiendraient plus de la moitié des blocs de l’île. Ensemble, les entreprises s’attachent à recueillir suffisamment de données pour estimer la quantité de gaz présente et décider d’une stratégie d’exportation. En outre, l’alliance Eni/Total annoncera très prochainement les plans qui lui permettront d’accélérer l’exploration et le développement du bloc 6.

La découverte de nouvelles ressources ne fait que renforcer le caractère très prometteur de l’île. Selon la première ministre, “12 à 15 trillions de pieds cubes” de gaz seraient découverts. En 2011, le champ gazier Aphrodite de 4,25 trillions de pieds cubes de gaz faisait l’objet d’un litige dans le bassin du Levant.

Chypre et l’Israël parvenaient à résoudre leurs différends. L’île accordait la licence d’exploitation à un consortium regroupant la major américaine Chevron, la Britannique Shell et l’Israélienne Delek. Le groupe d’exploitants présentera un premier plan de développement pour ce projet d’ici à la fin de l’année.

Des réserves conséquentes

Ainsi, pour traiter le gaz, Chevron aurait recours à des usines de traitement égyptiennes. Il s’agira aussi pour l’entreprise de construire de nouveaux gazoducs pour exporter le gaz vers l’Égypte de manière durable. La Méditerranée orientale déciderait d’accroître ses capacités de production énergétique puisque la coopération entre l’Israël et l’UE s’annonce inévitable.

L’organisme “East Mediterranean Gas Forum”, estime que la région dispose de suffisamment de volume de gaz naturel. En effet, les experts venus de Grèce, d’Italie, de Chypre ou encore de France estiment les exportations possibles jusqu’à 2050. Toutefois, dans le cadre de sa transition énergétique, Chypre doit résoudre le manque de surface pour l’installation de parcs solaires.

Cependant, les perspectives sont positives pour l’année 2023 puisque l’UE souhaite porter les stocks de gaz à 90% d’ici novembre prochain. L’UE et le Royaume-Uni devraient importer 164 milliards de m3 de GNL en 2023. Ainsi, cela représente 13 milliards de m3 de plus qu’en 2022.

Une demande potentiellement en hausse

L’UE souhaite sécuriser ses approvisionnements en énergie. Ainsi, avant le début de l’hiver, elle annonçait un plan pour la réduction de sa demande de gaz dans le cadre de RePowerEU. Elle voulait mettre fin à la dépendance des pays membres vis-à-vis des combustibles fossiles russes.

À cet effet, elle fixait une réduction de la consommation de gaz à 15% d’août 2022 à mars 2023 par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Au mois de novembre, il apparaît que la chute dépasse les espérances. Cependant, 6 états n’auraient pas encore atteint la barre des 15%.

De plus, la consommation des Maltais et des Slovaques connaît une hausse respective de 7,1% et 2,6%. Les conditions météorologiques auront un rôle primordial dans la consommation européenne de gaz. Les stocks pourraient chuter à seulement 73 % avant l’hiver 2023/2024 signifiant plus d’importations.

 

 

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