Les objectifs énergétiques de la Chine posent problème alors qu’un rapport de l’ONU appelle à une réduction plus importante du charbon.
Un rapport alarmant du GIEC
Un nouveau rapport de l’ONU détaillant ce que le monde doit faire pour lutter contre le changement climatique souligne la responsabilité de la Chine. De loin le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, elle doit accélérer sa transition vers une énergie propre et à faible teneur en carbone.
Selon le rapport publié cette semaine par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les émissions mondiales doivent atteindre un pic d’ici 2025. Elles doivent chuter de 43 % par rapport aux niveaux de 2010 d’ici la fin de la décennie afin de maintenir les températures inférieures à 1,5 degré Celsius.
Il recommande une réduction de 65 % à 95 % de la consommation de charbon d’ici à 2050. Tout comme des réductions supplémentaires de la consommation de pétrole et de gaz. La Chine doit donc redoubler d’efforts pour décarboniser son système énergétique.
Frank Jotzo, économiste à l’Université nationale d’Australie (ANU), est l’un des auteurs du rapport du GIEC. Il affirme que la Chine est l’un des nombreux pays qui ne parviennent pas à atteindre les objectifs mondiaux visant à limiter la hausse des températures.
La Chine : responsable d’un tiers des émissions annuelles mondiales
La Chine, qui produit environ un tiers des émissions annuelles mondiales, n’a pas réagi officiellement au rapport du GIEC. Les chercheurs chinois qui ont participé à la rédaction du rapport ont également refusé de faire des commentaires.
Pékin s’est déjà engagé à faire plafonner les gaz à effet de serre « avant 2030 » et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060.
Des documents politiques récents montrent que la Chine reste attachée au charbon comme source d’énergie, du moins à court terme, avec des plans pour commencer à réduire la consommation après 2025.
Jorrit Gosens, chercheur de l’ANU sur les politiques énergétiques chinoises, déclare :
« Le langage actuel est favorable à la production d’électricité à partir du charbon, et l’accepte davantage ».
Vers une transition énergétique de la Chine ?
Dans son dernier plan quinquennal sur l’énergie, la Chine a déclaré que les « technologies avancées du charbon » aideraient à la transition vers l’énergie verte.
M. Gosens déclare :
« Ils disent que c’est nécessaire pour permettre la croissance des énergies renouvelables ».
La Chine s’est engagée à porter sa capacité éolienne et solaire à 1 200 gigawatts d’ici à 2030, mais beaucoup pensent qu’elle pourrait facilement construire davantage.
Peter Newman, un autre auteur impliqué dans le rapport du GIEC, a reconnu que la Chine avait apporté de grandes contributions à la décarbonisation. Elle a contribué à la baisse des coûts de fabrication de l’éolien et du solaire.
M. Newman, de l’Université de Curtin en Australie, déclare :
« C’est un signe de la façon dont l’engagement peut se produire, mais il doit s’étendre à l’ensemble de l’économie chinoise ».