EDF a très légèrement baissé la production sur l’un des réacteurs nucléaires de sa centrale du Blayais (Gironde) en raison de la vague de chaleur, une mesure inhabituelle au printemps, a-t-on appris mercredi auprès de l’entreprise.
Une baisse de puissance de 100 MW
La puissance de l’un des quatre réacteurs de 900 MW a été réduite de 100 MW “pendant quelques heures” dans l’après-midi du lundi 9 mai, a indiqué une porte-parole de l’entreprise à l’AFP. Cela afin de “respecter les limites réglementaires” concernant la température des cours d’eau.
Les réacteurs nucléaires pompent de l’eau dans les cours d’eau ou les mers pour leur refroidissement, et rejettent de l’eau réchauffée, des rejets soumis à des limites de température pour préserver la faune et la flore aquatiques.
La centrale du Blayais est au bord de la Garonne. EDF avait prévenu en début de semaine que la mesure, inhabituelle pour la saison, pourrait être prise en raison de la chaleur.
La chaleur impacte le nucléaire
“En raison des prévisions de températures élevées sur la Garonne, de faibles restrictions de production sont susceptibles d’affecter le site de production nucléaire de Blayais du lundi 9 mai 2022 jusqu’au dimanche 15 mai 2022″, a prévenu le producteur d’électricité dans un message sur son site destiné aux marchés.
Il arrive à EDF de réduire la puissance de ses réacteurs – voire de les arrêter – pour préserver la température des cours d’eau. Toutefois, ces mesures sont habituellement prises lors des épisodes de canicule estivale.
Le message d’EDF a été repris par Jean-Luc Mélenchon, qui prône une sortie du nucléaire. “Problème : il fait déjà trop chaud. La centrale du Blayais va donc devoir ralentir. Pas intermittent le nucléaire ?”, a écrit sur Twitter le candidat de la France insoumise, en référence aux critiques contre les énergies éoliennes et solaires, qui sont intermittentes car dépendantes du vent et du soleil.
EDF a toutefois relativisé la portée de ces problèmes. En France, les pertes de production pour cause de températures élevées de cours d’eau ont représenté 0,3% de la production nucléaire annuelle depuis 2000, selon le groupe.