Bruno Le Maire, ministre de l’Économie français, a exprimé son insatisfaction quant au nombre de contrats d’approvisionnement à long terme conclus entre EDF et ses clients industriels. Il a souligné, devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, que la situation actuelle ne reflète pas un équilibre satisfaisant. Le gouvernement procédera à une réévaluation fin mai ou début juin, la possibilité étant de réviser certains paramètres si les contrats ne répondent pas aux attentes.
Les défis des négociations
Les contrats à long terme doivent soutenir EDF, qui doit réaliser d’importants investissements pour relancer le nucléaire. Cependant, la société est affectée par une dette massive et des problèmes avec sa clientèle. L’énergéticien offre des tarifs qu’il juge compétitifs en échange d’un préfinancement du nouveau nucléaire. Elle estime un coût moyen d’environ 70 euros par mégawattheure (MWh) à partir de 2026. Cependant, certains industriels, des secteurs de la chimie et de l’hydrogène, trouvent ces prix trop élevés pour maintenir leur compétitivité. Ils soulignent que leurs coûts étaient inférieurs à 50 euros par MWh en 2019.
Médiation et tarifs comparatifs
Pour faciliter la médiation, le gouvernement a mandaté l’ancien président d’ArcelorMittal France Philippe Darmayan et Julien Janes, ancien directeur de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Ils auront pour mission de trouver un terrain d’entente entre les industriels et EDF. Les industriels insistent sur le fait que les tarifs proposés sont élevés par rapport à ceux pratiqués aux États-Unis ou en Norvège. Des prix qui sont respectivement de 40-60 euros par MWh et de 30-50 euros par MWh. Les contrats à long terme visent également à remplacer le tarif préférentiel Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) qui prendra fin en 2025. Les industriels veulent s’assurer que les nouveaux tarifs garantissent la compétitivité. Ils souhaitent également que cela assure une source d’énergie stable et abordable pour leurs opérations.
La résolution de cette impasse est essentielle pour sécuriser l’approvisionnement électrique des industriels et garantir la viabilité économique d’EDF. La médiation en cours doit permettre d’équilibrer les intérêts de tous les acteurs. Un nombre suffisant de contrats doit être conclu rapidement pour assurer la stabilité du marché électrique français.