Le groupe bancaire BPCE, maison-mère des Banques populaires et des Caisses d’épargne, a été classé 18e sur 20 grandes banques européennes évaluées pour leurs trajectoires vers la neutralité carbone, a rapporté AFP le 28 avril. Ce classement provient d’une étude publiée par l’organisation non gouvernementale Reclaim Finance, spécialisée dans l’analyse des politiques climatiques du secteur financier.
Un soutien au charbon dénoncé
Selon Reclaim Finance, BPCE se distingue par « ses mauvaises pratiques », notamment un soutien persistant aux énergies fossiles comme le charbon, et par « une ignorance complète des enjeux de la biodiversité ». Cette évaluation intervient alors que les grandes institutions financières sont de plus en plus appelées à démontrer leur engagement tangible en faveur de la transition énergétique. BPCE a contesté l’étude, affirmant dans une déclaration transmise à AFP que ses actions environnementales sont « concrètes et transparentes », tout en regrettant « des oublis et omissions » dans l’analyse réalisée par l’ONG.
Comparaison avec les autres banques françaises
La majorité des autres groupes bancaires français figurent dans la première moitié du classement européen. La Banque postale occupe la première place, tandis que BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Crédit Mutuel sont respectivement classés troisième, sixième, septième et huitième. Toutefois, Reclaim Finance souligne que malgré certaines initiatives positives, aucune des banques françaises n’a présenté de stratégie climatique jugée entièrement satisfaisante.
Un contexte de révision des ambitions climatiques
L’étude intervient dans un contexte de recul des engagements climatiques au niveau international. Les banques membres de la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), initiative de neutralité carbone soutenue par l’Organisation des Nations Unies (ONU) et lancée en 2021, ont récemment assoupli leurs engagements. Lors d’une mise à jour en avril, les termes contraignants tels que « directives » et « exigences » ont été remplacés par « orientations » et « recommandations », diluant ainsi l’objectif initial.
Des objectifs climatiques révisés
Parallèlement, l’ambition de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici 2050 a été reformulée pour viser un objectif « bien en-dessous de 2°, en s’efforçant d’atteindre 1,5° ». Cette révision intervient alors que la situation politique en Europe et aux États-Unis complique l’adoption de mesures climatiques ambitieuses dans le secteur financier.