BP, le pétrolier britannique vient d’annoncer un bénéfice net de 3,1 milliards de dollars au deuxième trimestre. Sans surprise, au vu des chiffres d’affaires déclarés récemment par ses concurrents Shell, TotalEnergies, ExxonMobil et Chevron.
BP suit la tendance avec un profit à la hausse
Après une année 2020 catastrophique, le marché du pétrole voit de nouveau la demande soutenue. En effet, alors que BP déplorait une perte nette de 16,8 milliards de dollars, expliquée par la chute mondiale de l’industrie pétrolière. Désormais, la firme affiche fièrement un bénéfice net de 3,1 milliards de dollars au deuxième semestre, après $4,7 milliards au premier.
Ce, en raison de la reprise du cours du pétrole, passé de 30 à 40 dollars le baril en 2020, à 70 dollars aujourd’hui. Selon la société, le marché pétrolier devrait poursuivre sa lancée et la consommation d’hydrocarbures est vue à la hausse. L’accessibilité aux vaccins, la réduction, voire la levée des restrictions sanitaires, permettent un regard optimisme sur l’avenir dans les grandes économies.
La demande plus forte que l’offre
Cependant, si la demande reprend fortement, on observe une volonté de contrôle et de limitation de l’offre par les pays de l’OPEP. Mi-juillet 2021, l’organisation et ses partenaires de l’OPEP+ ont annoncé un accord afin d’augmenter la production, mais de façon mesurée.
Ainsi, BP a presque multiplié par 2 son chiffre d’affaires au deuxième semestre, mais sa production recule. Ce sont 3,2 millions de barils par jour de moins au premier semestre, soit un recul de 11,3%. À l’inverse, elle assure que la demande de pétrole retrouvera ses niveaux pré-pandémie au cours du second semestre 2022.
La priorité : récompenser ses actionnaires
En 2020, BP avait été obligée de réduire son dividende, une première depuis les évènements catastrophiques de 2010. De fait, la firme souhaite augmenter son dividende pour récompenser ses actionnaires. Pour le directeur général de BP, Bernard Looney, il s’agit de créer « de la valeur pour nos actionnaires tout en faisant évoluer l’entreprise pour l’avenir ».
Avec un baril rentable dès 40$, BP se permet un prix à 60$ permettant le rachat de titres pour 1 milliard par trimestre. Alors, son dividende pourrait augmenter de 4% chaque année, jusqu’en 2025. Aussi, elle vient de lancer un programme de rachat d’actifs à hauteur de 1,4 milliard de dollars.
La firme investit pour devenir neutre en carbone
D’ici à 2050, BP compte atteindre la neutralité carbone, en réduisant sa dépendance aux hydrocarbures. En outre, le groupe s’est fixé pour 2030 l’objectif de multiplier par 10 ses investissements dans l’énergie à faibles émissions de carbone. Surtout dans les secteurs de l’éolien offshore, de l’hydrogène et des réseaux de bornes de recharge pour les véhicules électriques.
Pour ce faire, elle s’allie à EnBW afin obtenir un contrat d’exploitation de champs d’éoliennes offshore en Écosse. Également, elle investit dans une coentreprise spécialisée dans la recharge de véhicules électriques en Europe, avec BMW et Daimler.
Un directeur général confiant pour la suite
« La performance de notre activité, l’amélioration des perspectives et la confiance dans notre bilan financier » se réjouit Bernard Looney, directeur général de BP.
Il se montre confiant pour la suite, le secteur gazier devrait bondir d’ici fin 2021, grâce au marché asiatique.
Une période idéale pour sa transition énergétique, puisque BP vise une baisse de sa production pétrolière et gazière d’ici à 2030. Un repli d’au moins 1 million de barils équivalents pétrole par jour, soit 40% par rapport aux niveaux de 2019. Le groupe est bien parti pour gérer en douceur sa transition vers une activité à faibles émissions de carbone.