Bouleversement dans le Combustible Nucléaire

La guerre en Ukraine a bouleversé la chaîne d'approvisionnement mondiale en combustible nucléaire. Les acteurs du secteur s'adaptent.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La guerre en Ukraine a bouleversé la chaîne d’approvisionnement mondiale en combustible nucléaire. Les professionnels du secteur se voient contraints de revoir leurs plans et de boycotter la Russie.

Un bouleversement inédit dans le monde de l’énergie nucléaire

La guerre en Ukraine met en lumière l’interdépendance des acteurs, notamment à la Russie, de la chaîne d’approvisionnement mondiale en combustible nucléaire. Cette guerre, marquée par l’invasion russe en Ukraine, a forcé les acteurs du secteur à revoir leurs projets.

Pourtant, l’industrie nucléaire n’est pas habituée à subir des changements aussi rapides. En particulier, la construction de réacteurs nucléaires est un processus long qui peut prendre souvent 10 ans ou plus. De plus, leur fonctionnement s’étend sur plusieurs décennies.

De même, l’extraction de l’uranium peut s’effectuer sur plus d’un an afin de pouvoir être utilisé dans les réacteurs nucléaires. Les stocks de cet élément chimique servant de combustibles nucléaires sont donc à prévoir.

De surcroît, le boycott de la Russie entraîne la perte d’un fournisseur impliqué dans tous les aspects du cycle du combustible nucléaire, reconnu pour sa technologie et sa fiabilité tout proposant des prix relativement bas.

La situation actuelle de la dépendance russe

La Russie est un acteur clé dans le combustible nucléaire, surtout pour les pays de l’Est. Les anciennes républiques de l’URSS gèrent des centrales nucléaires issues du modèle soviétique. Les réacteurs soviétiques sont communément appelés VVER.

Dans la plupart des cas, la Russie est la seule source d’approvisionnement pour ces pays. De fait, les pays de l’Est ont souvent signé des accords exclusifs avec Rosatom sur le long terme.

En tant que partenaire fiable et compétitif, la Russie représente 40% de l’enrichissement dans le monde. À noter, les États-Unis enrichissent leurs réacteurs nucléaires à hauteur d’un cinquième de la part de la Russie.

Lors d’un appel avec des analystes le 5 mai, Tim Gitzel, le PDG de Cameco, a déclaré:

« C’est encore tôt, mais nous assistons à ce que nous pensons être un réalignement géopolitique sans précédent dans le cycle du combustible nucléaire. […]. L’industrie est maintenant confrontée au défi de démêler sa chaîne d’approvisionnement de la dépendance vis-à-vis des approvisionnements en combustible nucléaire russe. »

Pour rappel, Cameco est l’un des plus grands producteurs d’uranium au monde.

La résilience des acteurs de l’industrie nucléaire

Dorénavant, les acheteurs se détournent des sources russes, notamment de la part de la société publique russe Tenex, grand acteur mondial.

Les prix sont en hausse. Par exemple, le prix de l’U308, la forme concentrée d’uranium la plus commercialisée a fortement augmenté de l’ordre de 20% jusqu’au 1er juillet. Cette donnée provient de l’évaluation Platts pour la livraison du mois de juillet au Canada.

Suite à l’invasion, Westinghouse, société américaine de réactions nucléaires s’est rapprochée des exploitants de centrales nucléaires d’Europe de l’Est afin d’entamer des discussions « intenses ».

Auparavant, le spécialiste américain du nucléaire a déjà approché l’ukrainien Energoatom pour exploiter 15 réacteurs de cette conception. Malgré les années de conflit avec la Russie, Rosatom est resté le principal fournisseur de combustible pour l’entreprise ukrainienne.

En outre, les professionnels du secteur prévoient de conclure une série d’accords. Par exemple, le producteur tchèque, CEZ, se fournira en combustible nucléaire auprès de Westinghouse et du français Framatome. La République tchèque pourra ainsi réduire sa dépendance à Rosatom.

Par ailleurs, le PDG de Westinghouse, Patrick Fragman précise que la situation actuelle en Europe centrale et orientale propose des opportunités durables aux concurrents de la Russie. À noter, les changements dans l’énergie nucléaire prennent des années à se développer.

Les pistes pour écarter la Russie

D’une part, les professionnels du secteur ont réagi à la guerre en marquant leur intention de cesser tout investissement en Russie pour ses produits de base, malgré l’instabilité sur les marchés. D’autre part, la tendance aux États-Unis et en Europe est d’appeler à interdire l’utilisation des composants du combustible nucléaire russe.

De ce fait, le DOE étudie la question de l’effet du boycott de la Russie. Il prévoit notamment un plan pour assurer la sécurité de l’approvisionnement. Selon une estimation du DOE datant de début juin, un tel plan pourrait coûter entre 3,5 et 4 milliards de dollars.

Par ailleurs, des rapports publiés à la fin du mois de juin ont mis en évidence l’impact des demandes de sanctions canadiennes. Les expéditeurs ont renoncé à acheminer de l’uranium enrichi de la Russie vers les États-Unis. Par conséquent, les destinataires des services publics ont dû trouver une autre source d’approvisionnement.

Ainsi, la chaîne d’approvisionnement mondial en combustible nucléaire se voit bouleversée par la guerre en Ukraine. La résilience des acteurs concernés permet de trouver des solutions. Des actions importantes dans le secteur sont donc à prévoir dans les mois prochains.

 

Illustration : Nuclear power plants sketch par RUIYAN MENG

NANO Nuclear acquiert Global First Power et étend sa présence dans les micro-réacteurs nucléaires

NANO Nuclear renforce sa stratégie nord-américaine en rachetant Global First Power au Canada, obtenant ainsi les droits réglementaires pour son projet KRONOS MMR™ à Chalk River.

La Corée du Sud soumet le premier rapport de garanties nucléaires pour un SMR

La Corée du Sud devient le premier pays à transmettre un rapport technique de garanties à l’AIEA pour un petit réacteur modulaire, ouvrant la voie à une intégration anticipée des exigences de non-prolifération dans la conception nucléaire.

EDF confrontée à des lacunes environnementales sur le projet EPR2 à Penly

L’Autorité environnementale critique le manque de données clés sur les risques sanitaires, les rejets chimiques et la sûreté du chantier des deux futurs réacteurs EPR2 construits par EDF en Seine-Maritime.
en_1140221065540

Le Brésil et la Chine signent un accord sur l’approvisionnement en radio-isotopes

Le Brésil et la Chine ont conclu un accord de trois ans pour sécuriser l’accès à des radio-isotopes essentiels dans les domaines médical, industriel et scientifique, sans échange financier entre les parties.

Last Energy installe un micro-réacteur nucléaire pilote sur le campus de Texas A&M

Le développeur américain Last Energy déploiera son premier micro-réacteur nucléaire aux États-Unis sur le site de Texas A&M-RELLIS, marquant une avancée stratégique dans la course aux réacteurs modulaires avancés.

PGE prend le contrôle total du projet de deuxième centrale nucléaire en Pologne

PGE rachète les parts de ZE PAK dans la coentreprise en charge du développement du deuxième site nucléaire polonais, consolidant ainsi un actif stratégique dans son portefeuille énergétique.
en_1140190953540

Amazon et X-energy avancent sur leur projet nucléaire avec 12 mini-réacteurs

Amazon dévoile de nouvelles images de son futur site nucléaire, marquant une étape clé dans son partenariat avec X-energy pour déployer jusqu'à 960 MW de capacité nucléaire modulaire dans l’État de Washington.

Tepco envisage la fermeture des deux plus anciens réacteurs de Kashiwazaki-Kariwa

Tokyo Electric Power Company Holdings étudie la mise à l’arrêt définitif des unités 1 et 2 de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, les plus anciennes du site, tout en poursuivant ses efforts pour redémarrer l’unité 6.

La fin du JCPOA ravive les incertitudes sur le programme nucléaire iranien

La levée officielle du cadre juridique de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien intervient alors que les sanctions internationales ont déjà été réactivées et que les négociations diplomatiques restent dans l’impasse.
en_1140190932540

enCore découvre trois nouveaux fronts minéralisés d’uranium au Texas

enCore Energy a identifié trois nouveaux fronts minéralisés sur son projet Alta Mesa, avec des forages en cours visant à définir leur étendue et accélérer les travaux de développement.

Radiant investit $280mn dans une usine de microréacteurs à Oak Ridge

Radiant, acteur californien du nucléaire modulaire, va construire sa première usine de microréacteurs à Oak Ridge, sur un site historique du Manhattan Project, avec un objectif de production de 50 unités par an dès 2028.

L’EPR de Flamanville redémarre après quatre mois d’arrêt technique

EDF a relancé le réacteur EPR de Flamanville après des réparations sur des soupapes non conformes, repoussant l’atteinte de la pleine puissance attendue à 1 620 MW d’ici la fin de l’automne.
en_1140151027540

Nano Nuclear démarre les travaux de forage de son micro-réacteur KRONOS MMR™

Nano Nuclear et l’Université de l’Illinois lanceront les opérations de forage du réacteur modulaire KRONOS MMR™ le 24 octobre, marquant une avancée clé vers la commercialisation du projet nucléaire sur le campus d'Urbana-Champaign.

Natura Resources va déployer le premier réacteur nucléaire Gen IV aux États-Unis en 2026

Natura Resources finalise la construction du MSR-1, un réacteur nucléaire avancé à combustible liquide, avec un lancement prévu pour 2026 sur le campus d'Abilene Christian University.

JPMorganChase mobilise $1.5tn pour soutenir l’énergie nucléaire et les chaînes critiques

JPMorganChase engage $10bn d’investissements directs dans le cadre d’un plan de $1.5tn visant à renforcer l’indépendance énergétique et les technologies stratégiques, incluant le nucléaire de nouvelle génération.
en_1140141062540

L’Ukraine prépare un cadre législatif pour accélérer le déploiement des mini-réacteurs nucléaires

Une feuille de route en cours d’élaboration vise à poser les bases réglementaires et techniques du développement des petits réacteurs modulaires, avec l’objectif de renforcer la sécurité énergétique nationale et d’attirer des capitaux privés.

EDF relève sa prévision nucléaire à 375 TWh grâce à son plan industriel

EDF ajuste sa prévision de production nucléaire pour 2025 entre 365 et 375 TWh, portée par la performance de son programme industriel START 2025 axé sur l'efficacité des opérations de maintenance.

L’AIEA propose une trêve locale pour rétablir le courant à Zaporijjia

L’agence nucléaire des Nations unies presse l’Ukraine et la Russie d’instaurer un cessez-le-feu local pour réparer les lignes électriques endommagées de la centrale de Zaporijjia, en alerte depuis la perte totale de courant externe.
en_1140141040540

Deep Isolation presse les États américains d’intégrer la gestion des déchets nucléaires

Deep Isolation appelle les États membres de l’initiative Advanced Nuclear First Movers à inclure la gestion des déchets radioactifs dans leur stratégie commune pour garantir la viabilité industrielle des nouveaux réacteurs.

Ontario Power Generation autorisée à exploiter une nouvelle installation de déchets nucléaires

L'autorité canadienne de sûreté nucléaire a validé la mise en service d’un bâtiment destiné au stockage de générateurs de vapeur usagés provenant des travaux de rénovation de la centrale Bruce.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.