Blackout au Texas: Quelles Leçons Après la Catastrophe?

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le Blackout au Texas du mois dernier a démontré toute l’importance de l’électricité dans la satisfaction des besoins essentiels. De l’approvisionnement en eau au chauffage des bâtiments, l’électrification des sociétés impacte la quasi-totalité de notre vie quotidienne. En cela, la crise texane nous rappelle la très grande fragilité des réseaux électriques en cas d’évènement climatique extrême. 1 mois après l’évènement, quelles leçons peut-on tirer de cette crise et quelles sont les solutions envisagées ?

 

Blackout au Texas : l’interconnexion des réseaux est-elle la solution ?

Les atouts des interconnexions

Peu après la fin du Blackout au Texas, beaucoup d’observateurs pointaient du doigt l’absence d’interconnexions du réseau électrique texan ERCOT. La propagande chinoise elle-même mettait en avant les interconnexions nationales pour assurer que la situation texane était improbable en Chine. Rappelons que le Texas a toujours souhaité isoler son réseau afin d’éviter toute régulation fédérale. Il est vrai cependant que les interconnexions peuvent permettre d’importer de l’électricité en cas de hausse soudaine de la demande.

Ainsi au Texas, près de 5 millions d’habitants ont pu bénéficier des interconnexions avec les autres réseaux pour se chauffer. En dépit de sa totale insularisation, le ERCOT ne couvre en effet que 85 % de la population de l’État. Les interconnexions sont d’autant plus importantes dans un contexte de pénétration rapide des énergies renouvelables dans le mix électrique. L’intermittence de ces énergies peut se voir en effet compensée par l’importation de surplus d’électricité présents dans d’autres régions.

Blackout au texas
La ville d’Austin au Texas sous la neige

Les interconnexions n’auraient pas pu éviter la crise au Texas

Néanmoins, si les interconnexions offrent une certaine stabilité aux réseaux, elles n’auraient pas pu empêcher les pénuries d’électricité au Texas. Le problème vient que les interconnexions jouent leur rôle stabilisateur qu’en cas de surplus d’électricité sur une partie du réseau. Dans ce cas, des quantités peuvent être exportées vers des régions en pénurie. Or, au moment de la crise, l’ensemble des États-Unis subissait une vague de froid intense restreignant les capacités d’exportation.

En d’autres termes, du 15 au 18 février, aucun État américain n’aurait pu fournir suffisamment d’électricité au Texas. En outre, ces super-réseaux interconnectés peuvent renforcer le risque de Blackout si toutes les régions se trouvent en sous-capacité. Dans ce sens, loin de stabiliser le réseau, les interconnexions auraient probablement contribué à aggraver la crise.

 

Les marchés dérégulés de l’électricité sont-ils à l’origine du Blackout au Texas ?

Les effets pervers de la dérégulation

Le Texas se caractérise par son marché complètement dérégulé de l’électricité depuis 1999. D’un côté, cette dérégulation a permis de faire baisser les prix en dessous de la moyenne nationale. Cependant, cette dérégulation a créé un certain nombre d’effets pervers particulièrement visibles pendant la crise.

Premièrement, elle a contribué au sous-investissement dans la protection des générateurs d’électricité aux risques climatiques extrêmes. En poussant à la baisse des prix, la concurrence a créé une course à la rentabilité au détriment des investissements. En outre, cette dérégulation entraîne une très forte variabilité des prix pour le consommateur, surtout en cas d’effondrement de l’offre. C’est pourquoi en pleine pénurie, certains consommateurs ont été sommés de payer près de 9000 dollars de facture d’électricité.

La solution des marchés de capacité

Afin de lutter contre ces effets pervers, beaucoup d’observateurs militent pour l’instauration d’un marché de capacité. Ce marché permettrait d’acquérir à l’avance des capacités électriques de réserve en cas de hausse soudaine de la demande. De fait, cela récompensera financièrement les générateurs capables de fournir très rapidement des réserves aux heures de pointe. Aujourd’hui, le marché dérégulé texan n’offre aucune incitation à constituer des réserves d’électricité sur le réseau.

Les batteries n’étant pas encore suffisamment développées, il s’agirait surtout de capacités gazières à forte capacité de montée en charge. Le problème, c’est que cette solution n’aurait sans doute pas pu éviter le Blackout au Texas. En effet, la tempête arctique a fortement touché les centrales à gaz créant un effondrement de 25 % des capacités. En conséquence, les générateurs d’électricité de réserve auraient été confrontés aux mêmes difficultés liées au froid que les autres générateurs.

Blackout au Texas
Réseau électrique des États-Unis

 

La nécessité de renforcer la résilience des réseaux électriques

Une société de plus en plus électrifiée

L’origine du Blackout au Texas ne s’explique donc pas par l’absence d’interconnexions ou de marchés de capacité. Ce sont les générateurs d’électricité, mal préparés au froid, qui furent les principaux responsables de la pénurie d’électricité. Ainsi, la crise texane nous rappelle l’importance de la résilience de l’ensemble du réseau électrique face aux climats extrêmes.

Cette problématique se trouve renforcée par l’électrification croissante des sociétés dans le monde. L’électricité représente de facto le principal vecteur utilisé afin de décarboner une grande partie de l’économie. Dans les prochaines années, la hausse des véhicules électriques ainsi que l’électrification du chauffage des bâtiments vont tirer la demande. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), l’électricité devrait représenter 40 % de la consommation finale d’énergie en 2050.

La nécessaire modernisation des réseaux

De plus en plus dépendants de l’électricité, les États vont devoir investir davantage dans le renforcement des réseaux électriques. Le plan Biden pour l’énergie devra répondre à cette épineuse question des réseaux électriques. Rappelons qu’avec le réchauffement climatique, les évènements extrêmes comme au Texas devraient se reproduire bien plus souvent qu’auparavant. La protection des équipements électriques contre les vagues de froid doit faire ainsi l’objet d’investissements prioritaires dans les prochaines années. De même, les compagnies ont tout intérêt à investir dans l’enfouissement des réseaux afin de les protéger du choc climatique.

Les évènements au Texas ont également montré l’importance des alternatives potentielles aux réseaux traditionnels. La création de micro-réseaux fondés sur les énergies renouvelables décentralisées peut en effet alléger la pression sur les réseaux régionaux. L’usage des batteries et du solaire sur les toits permettent ainsi à des particuliers d’être auto-suffisants en électricité. En retour, cela réduira les pics de demande aux heures de pointe et contribuera à la stabilité du réseau traditionnel.

Le Blackout au Texas a mis en avant l’extrême fragilité des réseaux électriques dans un contexte d’électrification croissante des sociétés. Afin d’améliorer la résilience des réseaux, les interconnexions peuvent s’avérer bénéfiques bien qu’elles reposent sur l’existence de surplus d’électricité. Les marchés de capacité doivent également être développés afin d’encourager la constitution de capacités de réserve. Enfin, des investissements conséquents doivent être réalisés afin de protéger les infrastructures face à la multiplication des évènements climatiques extrêmes.

France : les factures d’électricité resteront stables en 2026 malgré la fin de l’Arenh

Le ministère de l’Économie prévoit une stabilité des tarifs réglementés en 2026 et 2027 pour 19,75 millions de foyers, malgré la suppression du dispositif Arenh et l’instauration d’un nouveau mécanisme tarifaire.

L’Union française de l’électricité publie 50 mesures pour électrifier l’économie française

La fédération du secteur électrique propose un plan complet pour réduire la dépendance aux énergies fossiles en remplaçant leur usage dans les transports, l’industrie et le logement par de l’électricité produite localement.

Le gouvernement tchèque rejette l’ETS2 et alerte sur un désavantage face à la Chine et aux États-Unis

Le nouveau ministre tchèque de l’Industrie veut bloquer le futur système européen d’échange de quotas d’émissions, estimant qu’il nuit à la compétitivité et menace l’industrie nationale face aux puissances mondiales.
en_114018191238540

Le gouvernement tchèque prépare le rachat de CEZ dans une opération à $9.6bn

Plusieurs scénarios sont à l’étude pour reprendre le contrôle de CEZ, acteur clé de l’électricité en Tchéquie, avec une opération estimée à plus de CZK200bn ($9.6bn), selon le ministre de l’Industrie.

La France reporte à 2026 la publication de sa feuille de route énergétique

Le gouvernement reporte à début 2026 la publication de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie, freinée par des tensions politiques autour du partage entre nucléaire et renouvelables.

L’Indonésie vise $92bn pour verdir sa production électrique industrielle d’ici 2050

L’Indonésie prévoit $31bn d’investissements d’ici 2030 pour décarboner son électricité captive, mais reste entravée par sa dépendance au charbon et des incertitudes sur les financements internationaux.
en_114018181243540

Une frappe de drones coupe l’électricité à Khartoum et Port-Soudan, deux secouristes tués

Une attaque contre la station d’Al-Muqrin a paralysé une partie du réseau électrique soudanais, affectant plusieurs États et tuant deux secouristes lors d’une seconde frappe sur le site en feu.

La Bolivie met fin aux subventions sur les carburants pour contenir la crise monétaire

Le gouvernement bolivien supprime les subventions sur l’essence et le gazole, mettant un terme à un système en vigueur depuis vingt ans dans un contexte de tensions budgétaires et de raréfaction des devises.

Le régulateur polonais enquête sur des opérations suspectes avant l’annonce d’Orlen

Le gendarme financier polonais a lancé une procédure judiciaire sur des transactions douteuses liées à Energa, survenues juste avant l’annonce du projet de rachat total par Orlen.
en_114017181228540

La Norvège veut obliger ses opérateurs à se préparer à des sabotages multiples

Le régulateur norvégien de l’énergie propose une réforme imposant aux opérateurs de réseau électrique une capacité de réparation multi-sites face à des actes de sabotage simultanés, avec un surcoût annuel estimé de 100 à 300 NOK par foyer.

São Paulo pousse pour la fin de la concession d’Enel avant 2028

L’État de São Paulo a demandé la déchéance de la concession d’Enel Distribuição São Paulo, relançant les tensions entre pouvoirs locaux et régulateur fédéral sur fond d’enjeux politiques et énergétiques majeurs à trois ans de l’échéance contractuelle.

L’Arabie saoudite accorde un prêt de 60 millions USD pour le réseau électrique mauritanien

La Mauritanie obtient un financement saoudien pour construire un tronçon clé de la « ligne de l’Espoir », dans le cadre de son programme d’extension du réseau de transport d’électricité vers l’intérieur du pays.
en_114015151240540

Comment fonctionne RESourceEU, le plan européen de sécurisation des matières critiques

RESourceEU organise une intervention directe de l’Union européenne sur les matières critiques via stockpiling, achats groupés et restrictions d’export, afin de réduire la dépendance extérieure et de sécuriser les chaînes industrielles stratégiques.

La France ouvre la dernière phase de consultation de sa stratégie bas-carbone 2050

La troisième Stratégie nationale bas-carbone entre en phase finale de consultation avant son adoption en 2026, définissant la trajectoire française de réduction des émissions jusqu’en 2050 avec des objectifs sectoriels et industriels chiffrés.

Berlin relève les revenus autorisés des réseaux électriques à partir de 2029

L’Allemagne autorisera une hausse d’au moins 1,4 % des revenus de ses opérateurs de réseaux à partir de 2029, tout en renforçant les exigences d’efficacité dans un compromis destiné à débloquer les investissements sans alourdir excessivement les tarifs.
en_114010101232540

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.
en_114099991237540

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.

Le Brésil lance une feuille de route pour réduire sa dépendance au pétrole

Le gouvernement brésilien a reçu l'ordre de définir sous deux mois un plan de réduction progressive des combustibles fossiles, appuyé par un fonds national de transition énergétique alimenté par les recettes pétrolières.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.