Joe Biden doit dire si les États-Unis sont ou non derrière les fuites détectées sur Nord Stream dans la mer Baltique, a exigé mercredi la Russie, le Kremlin pointant « les énormes bénéfices » réalisés par les entreprises américaines qui en profitent sur les marchés.
« Le président américain est obligé de répondre à la question de savoir si les États-Unis ont mis à exécution leur menace », a lancé sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, en référence à une déclaration de M. Biden début février qui affirmait que Washington « mettrait fin » à Nord Stream 2 si Moscou intervenait militairement en Ukraine.
« Si la Russie envahit (l’Ukraine), alors il n’y aura plus de Nord Stream 2 », avait affirmé Joe Biden le 7 février, deux semaines avant le début de l’offensive russe.
Mercredi, Maria Zakharova a jugé que le président américain « devait être responsable de ses paroles ». « L’Europe doit connaître la vérité », a-t-elle ajouté, alors que les causes des fuites détectées sur Nord Stream 1 et 2 sont toujours inconnues.
Plus tôt dans la journée, le Kremlin avait affirmé qu’il était « stupide et absurde » de soupçonner la Russie d’être derrière ces fuites massives, après que Kiev a dénoncé « une attaque terroriste planifiée » par la Russie contre les pays européens.
« On voit la réaction hystérique des Polonais (et) les énormes bénéfices réalisés par les fournisseurs américains de gaz naturel liquéfié, qui ont multiplié leurs approvisionnements sur le continent européen », a dénoncé son porte-parole Dmitri Peskov.
Selon l’institut sismique suédois, deux explosions sous-marines « très probablement dues à des détonations » ont été enregistrées à proximité des fuites avant leur détection, sans pour le moment en déterminer leur origine.
L’ambassade russe au Danemark a par ailleurs dénoncé mercredi dans un communiqué « un sabotage contre la sécurité énergétique de la Russie et de l’Europe ».
L’Union européenne a, elle, promis « la réponse la plus ferme » face à « toute perturbation délibérée des infrastructures énergétiques européennes ».
La Russie est régulièrement accusée par les Européens d’utiliser le gaz comme une « arme » contre eux.