Bernard Fontana a obtenu, mercredi, l’approbation définitive du Parlement français pour prendre la tête d’Électricité de France (EDF), succédant à Luc Rémont. Cette validation, rendue possible par le soutien des commissions économiques de l’Assemblée nationale et du Sénat, marque une étape décisive dans le processus de transition de gouvernance au sein du groupe énergétique. L’actuel directeur général de Framatome, filiale d’EDF, devrait prendre ses fonctions officiellement après une assemblée générale prévue le 5 mai, suivie d’un décret présidentiel.
Une approbation parlementaire divisée
Selon les résultats communiqués, 55 parlementaires ont voté en faveur de sa nomination, contre 40 oppositions. Les députés du parti La France insoumise ont voté contre, tandis que le Parti socialiste et le Rassemblement national se sont prononcés en faveur, ont indiqué des sources parlementaires. Au Sénat, les réticences ont été plus marquées, avec 14 voix pour et 28 contre, reflétant une opposition plus vive parmi les membres de la majorité de droite et du centre.
Pour empêcher sa nomination, il aurait fallu que trois cinquièmes des suffrages exprimés dans les deux commissions soient défavorables, seuil qui n’a pas été atteint.
Un profil technique au cœur de la stratégie nucléaire
Âgé de 64 ans, Bernard Fontana dirige Framatome depuis 2015. L’entreprise fournit des équipements, du combustible et des services pour les réacteurs nucléaires, et joue un rôle central dans la chaîne d’approvisionnement du nucléaire civil français. Ce profil technique et industriel a été mis en avant lors de ses auditions devant les commissions parlementaires, où il a affirmé vouloir travailler étroitement avec les grands consommateurs d’énergie, promettant de chercher des marges de manœuvre contractuelles.
Des défis structurants pour EDF
La nomination intervient alors qu’EDF fait face à plusieurs dossiers sensibles, dont le pilotage du programme de construction des réacteurs nouvelle génération EPR2, les discussions autour du financement public du nucléaire et les tensions persistantes avec l’État sur les modalités de fixation des prix de l’électricité pour les industries à forte consommation énergétique. Ces enjeux structurants nécessitent un leadership stabilisé et reconnu dans les sphères industrielles et institutionnelles.
Luc Rémont, nommé en 2022, quittera ses fonctions après un mandat marqué par une série de négociations complexes avec les autorités publiques sur l’avenir énergétique du pays et la réorganisation du groupe.