Bénédiction ou malédiction: les Ougandais partagés sur un mégaprojet pétrolier

Le projet pétrolier de TotalEnergies et CNOOC dans la région pauvre de l'est de l'Ouganda suscite un débat sur son impact environnemental et social, alors que certains habitants ont bénéficié de la vente de leurs terres tandis que d'autres ont été traduits en justice pour s'être opposés au projet.

Depuis quelques années, la région pauvre de l’est de l’Ouganda où se trouve le lac Albert, est le théâtre d’un important projet pétrolier. Le géant français TotalEnergies, associé à la compagnie chinoise CNOOC, mène le mégaprojet de Tilenga d’un coût de 10 milliards de dollars entre l’Ouganda et la Tanzanie. Le projet a suscité un débat sur son impact environnemental et social dans la région. Si certains riverains ont bénéficié de la vente de leurs terres à TotalEnergies, d’autres se sont retrouvés devant les tribunaux pour s’être opposés au projet.

Des avantages économiques pour certains habitants

La construction du mégaprojet de Tilenga est entrée dans sa phase finale. Les antilopes regardent désormais par-dessus les clôtures métalliques vers les immenses plateformes pétrolières dressées sur les prairies qui abritent le Parc national de Murchison Falls. Les pistes de terre ont été remplacées par de larges routes goudronnées, et des hôtels et des boutiques de luxe ont vu le jour dans la région. Selon TotalEnergies, Tilenga créera 7 000 emplois dans la région du lac Albert.

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Des impacts économiques mitigés pour d’autres

Cependant, certains riverains n’ont pas connu les mêmes avantages économiques que leurs voisins. Joselyn Katusabe, mère célibataire de six enfants, a reçu environ 1 000 dollars pour la vente d’une petite parcelle de terrain où elle cultivait du manioc. Elle a ouvert un petit salon de coiffure avec l’argent et a payé les frais de scolarité de ses enfants, mais elle ne peut pas dire que cela suffit pour une vie décente.

Toutefois, certains riverains ont refusé l’offre d’indemnisation et ont été traduits en justice par le gouvernement pour avoir fait obstruction au projet. Jealousy Mulimba Mugisha, un père de sept enfants, a refusé l’offre d’indemnisation et a été traîné en justice par le gouvernement. Bien qu’il ait perdu son procès en première instance, il a fait appel, mais sans se faire d’illusions. « Nous pourrons dire aux générations futures que le pétrole est une malédiction plutôt qu’une bénédiction », a-t-il déclaré.

Des inquiétudes environnementales

Outre les préoccupations sociales, il y a des préoccupations environnementales concernant le mégaprojet pétrolier. La région est connue pour sa biodiversité importante, qui pourrait être menacée par les activités pétrolières. Le pipeline qui sera construit pour transporter le pétrole sur 1 400 kilomètres jusqu’à la côte tanzanienne sera le plus long pipeline de ce type au monde. Des ONG accusent TotalEnergies de manquer à son « devoir de vigilance » sur ce projet.

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