Aux États-Unis, les flux de brut sont sous pression

Aux États-Unis, le pétrole brut lourd canadien s'écoule de plus en plus vers la côte du Golfe du Mexique.

Aux États-Unis, le pétrole brut lourd canadien s’écoule de plus en plus vers la côte du Golfe du Mexique. Toutefois, ces barils, réexportés, entrent en concurrence avec le pétrole issu des réserves stratégiques américaines. Depuis le conflit russo-ukrainien, la concurrence s’exerce, également, avec le pétrole de l’Oural russe alimentant la Chine et l’Inde.

Augmentation des capacités

Aux États-Unis, comme ailleurs dans le monde, le conflit russo-ukrainien et les sanctions mondiales bouleversent les flux de brut. Or, cette situation s’inscrit dans un contexte marqué par la fin du goulot d’étranglement de l’oléoduc canadien vers les États-Unis. La fin du projet de remplacement de la ligne 3 d’Enbridge permet d’augmenter les capacités de l’oléoduc.

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La canalisation principale d’Enbridge est dorénavant capable d’exporter plus de 3,1 millions b/j vers les États-Unis. Au début de l’année, Enbridge procédait à d’autres agrandissements afin d’acheminer davantage de pétrole brut vers le Golfe du Mexique. En outre, l’inversion de l’oléoduc Capline permet d’acheminer les sables bitumeux canadien vers le centre de St James, en Louisiane.

Accroissement des exportations

Aux États-Unis, la décision de puiser dans la réserve stratégique de pétrole au Texas et en Louisiane crée une surabondance. La concurrence accrue pèse peu sur le prix des barils le long de la côte du Golfe du Mexique. De fait, le fort accroissement de la demande mondiale n’influe pas sur le niveau des prix qui demeurent élevés.

Au 17 juin, les exportations américaines hebdomadaires de pétrole brut dépassaient les 4 millions de b/j. Selon les estimations, 4,3 millions de barils de pétrole brut transitaient par les terminaux aux États-Unis. Ainsi, cela représente une augmentation hebdomadaire de plus de 1 million de b/j.

Différentiels de prix

La Chine et l’Inde se tournent vers le pétrole russe de l’Oural, favorisant la concurrence avec le pétrole d’Amérique du Nord. Les raffineurs européens recherchent des barils à un coût inférieur à ceux de la mer du Nord. Cette dynamique dans les écarts de prix pèse sur le niveau des achats.

Aux États-Unis, le Western Canadian Select enregistre, au départ du Texas, une décote moyenne de $8,59 le baril, en juin. La moyenne s’établit à une remise, depuis le début de l’année, à $5,54 le baril. La libération de 180 millions de barils sur 6 mois de l’administration Biden constitue un effort pour l’approvisionnement mondial en pétrole.

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