L’Australie propose une subvention à la production d’électricité au charbon et au gaz naturel. Dans le but de résoudre un problème qui, selon l’opérateur du marché de l’énergie du pays, n’existe pas.
L’Australie s’appuie sur la production de charbon et gaz naturel
Le gouvernement de coalition libéral-national conservateur du premier ministre de l’Australie Scott Morrison appuie un plan visant à introduire un mécanisme d’obligation de fiabilité des détaillants physiques (PRRO) au cours duquel les détaillants d’électricité seraient tenus de payer les producteurs pour la capacité inutilisée au cas-où cela serait nécessaire.
Le ministre fédéral de l’Énergie, Angus Taylor, annonce que le paiement de la capacité inutilisée est nécessaire pour s’assurer que le réseau électrique est stable et dispose d’un approvisionnement suffisant, et que le PRRO serait neutre sur le plan technologique dans la mesure où les exploitants de fermes de batteries et d’hydroélectricité pompée seraient également admissibles à recevoir le paiement.
Des capacités de charbon et de gaz inutilisées
En réalité, la grande majorité de la capacité inutilisée de l’Australie sur le marché de l’électricité dans les États peuplés de l’est et du sud provient des générateurs au charbon vieillissants et des centrales au gaz naturel souvent inactives.
Le système électrique australien se divise en deux parties. D’un côté le NEM, qui relie les États les plus peuplés de Nouvelle-Galles du Sud, Victoria et Queensland. Ainsi que la Tasmanie, l’Australie-Méridionale et le Territoire de la capitale australienne.
D’un autre côté, l’État d’Australie-Occidentale et le Territoire du Nord gèrent des réseaux électriques séparés du NEM. Ils ne sont pas en mesure d’exporter ou d’importer de l’électricité du reste du pays.
Le gouvernement se refuse d’engager la neutralité carbone pour 2050
Le Premier ministre Morrison et les membres de son gouvernement ont refusé de s’engager à atteindre un objectif de zéro émission nette d’ici à 2050, ce qui a mis l’Australie en décalage avec une grande partie du reste du monde.
Cependant, même l’objectif actuel de maintenir les émissions de 26 à 28% en dessous des niveaux de 2005 d’ici à 2030 sera difficile à atteindre. À moins que davantage de charbon et de gaz naturel ne quittent le réseau électrique.
Le rapport de l’AEMO indique clairement que le marché de l’énergie est en transition. 4,4 GW de nouvelle capacité de production et de stockage à l’échelle des services publics sont en effet attendue en ligne au cours des cinq prochaines années. Dont une grande partie provient des énergies renouvelables. Un autre projet d’énergie solaire de 8,9 GW résidentiel et commercial sur les toits devrait également être ajouté au marché, selon le rapport.
Les énergies renouvelables peuvent remplacer le charbon
Cela sera plus que suffisant pour compenser les départs prévus des centrales au charbon, déclare AEMO dans son rapport 2021 sur l’état des opportunités de l’électricité.
Ce que l’opérateur du marché recommande, c’est de travailler à l’amélioration du réseau de transport pour faire face à la part croissante des énergies renouvelables sur le marché.
À l’approche de la COP26, le 15ème émetteur de CO2 au monde doit donc faire gage de ses engagements pour le climat auprès de la communauté internationale.