L’invasion russe de l’Ukraine a un impact considérable sur le pétrole et le gaz naturel en Europe. Cependant, le vieux continent n’est pas le seul à être impacté par la guerre. En effet, celle-ci entraîne une hausse importante des recettes des matières premières australienne.
Australie, une hausse des recettes
Le gouvernement australien, dans son dernier rapport trimestriel sur les ressources et l’énergie, déclare que les recettes issues des exportations des matières premières doivent atteindre un nouveau record. En effet, il prévoit d’atteindre 424,0 milliards de dollars australiens, soit 318 milliards de dollars.
Ces chiffres sont en augmentation par rapport aux bénéfices pour la période 2020-21. En effet, il s’agit d’une hausse d’un tiers, soit près de 50 millions de dollars australiens depuis le rapport de décembre. Celle-ci est due à l’augmentation du prix des produits énergétiques depuis l’invasion russe du 24 février.
De plus, il est fort probable que le gouvernement soit prudent dans ses prévisions. Les recettes sont susceptibles d’être plus importantes que les prévisions actuelles.
Une baisse des recettes liées au minerai de fer
L’Australie continuera de compter sur ses exportations. Cependant, le gouvernement s’attend à une diminution des recettes liées au minerai de fer. Les revenus liés à son exportation devraient atteindre les 135 milliards de dollars australiens, contre 158 milliards pour la période 2020-21.
Les volumes devraient augmenter, passant de 867 millions de tonnes à 897 millions de tonnes. Cependant, le gouvernement estime que la tonne sera vendue à 118 dollars. Ici encore, il semble que le gouvernement australien soit prudent. De fait, actuellement, la tonne est évaluée à 160,01 dollars.
La guerre en Ukraine impacte le minerai de fer. Le marché s’attend à un resserrement des marchés de l’acier. Ainsi, les acheteurs s’auto-sanctionnent vis-à-vis des achats en Russie. On s’attend alors à ce que les aciéries asiatiques augmentent leur production pour compenser les pertes d’approvisionnement de la Russie.
Le GNL australien explose
En effet, les exportations australiennes de GNL devraient rapporter 70 milliards de dollars australiens, contre 32 milliards l’année dernière. Cette forte augmentation est principalement liée à la hausse des prix du gaz (16 dollars australiens par GJ). De fait, les volumes exportés doivent atteindre 82 millions de tonnes, contre 77 millions de tonnes l’année dernière.
Le prix au comptant du GNL asiatique LNG-AS ont également atteint u record depuis le début de l’année fiscale. En effet, il atteint les 48,30 dollars par mmBtu fin décembre. Cependant, il est important de souligner que la majeure partie du GNL est vendue dans le cadre de contrats à long terme liés au pétrole brut. Ainsi, il est vendu à des prix bien inférieurs.
Quid du charbon métallurgique ?
L’Australie est premier exportateur mondial de charbon métallurgique. C’est la matière première qui est la plus rentable. Ses recettes devraient tripler pour atteindre les 65 millions de dollars australiens. De fait, les prix ont flambé. Il faut compter 348 dollars la tonne, contre 123 dollars l’année dernière.
À nouveau, le rapport est raisonnable. Mi-mars le charbon métalogique s’est négocié à un prix record à la bourse de Singapour. Il a atteint les 635 dollars la tonne avant de passer, le 1er avril, à 480 dollars.
La Russie est un exportateur important de charbon métallurgique. Elle fournit environ 30 % des besoins européens. Au vu du contexte géopolitique, de nombreuses aciéries européennes s’auto-sanctionnent. Ainsi, le marché maritime sera confronté à de nouveaux défis.
De plus, la Russie est un exportateur de charbon thermique, juste derrière l’Indonésie et l’Australie. Les prix du charbon thermique ont également flambé. L’indice australien de référence, Newcastle Weekly Index, a atteint un nouveau sommet historique : 379,69 dollars la tonne à la mi-mars. Le 1er avril, la tonne était évaluée à 262,30 dollars.