Au Mali, vivre au rythme des coupures d’électricité

Les coupures de courant au Mali sont un fardeau pour les familles et l'économie. Des difficultés quotidiennes sont causées par le manque d'électricité, engendrant des répercussions sur la vie des citoyens et des initiatives pour remédier à cette situation critique. Le pays est confronté à des défis alors que les opportunités pour exploiter son potentiel énergétique restent inexploitées.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Tous les soirs ou presque, c’est le même rituel. Mamadou Haïdara et son épouse passent de longues heures à bavarder dans leur salon plongé dans l’obscurité à Bamako, capitale soumise comme toutes les villes du Mali à d’incessantes coupures de courant. Pas de ventilateur pour se rafraîchir, pas de batterie pour les téléphones portables… les soirées étouffantes se succèdent, et il faut improviser des solutions. « J’ai acheté pas mal d’éventails. Je les partage avec certains enfants et avec nos dames de ménage », explique Mamadou Haïdara, cadre dans le privé, en agitant mollement sa nouvelle acquisition.

Pour écourter l’épreuve dans la coquette maison du quartier Baco Djicoroni, les Haïdara se couchent tôt, mais les enfants peinent à trouver le sommeil. Les coupures durent au minimum deux heures dans ce quartier central, et parfois toute la nuit. La famille Haïdara fait partie des 50% de Maliens qui ont accès à l’électricité, sur une population de 21,9 millions, selon les chiffres de la Banque mondiale. Les infrastructures peinent à suivre l’augmentation de la population, qui s’accroît d’environ 3 % par an, selon la Banque mondiale, dans l’un des pays les plus pauvres au monde et dont une grande partie du territoire est en proie au jihadisme et à l’insécurité.

Ras-le-bol

A la maison comme au travail, les heures paraissent longues quand la température dépasse 40 degrés pendant la saison chaude. « On passe toute la journée ensemble sans rien faire, en bavardant seulement. C’est une situation qui décourage. On est donc obligé de rester les bras croisés » faute d’électricité, déplore Ibrahim Konaté, chef soudeur dans un atelier métallique à Bamako. « C’est pénible pour un ouvrier qui quitte chez lui et constate un délestage au travail. C’est comme si nous venions et retournions les mains vides », s’agace-t-il. Ces coupures pèsent sur l’économie. « En cette période de forte chaleur, les gens ont besoin de produits frais. Lorsque les produits ne sont pas frais, les clients refusent de les acheter. C’est nous qui en subissons les conséquences », souligne Issa Dicko, gérant d’un magasin d’alimentation.

« Les gens n’ont pas les mêmes tempéraments. Certains clients se mettent en colère », se désole Oumar Yattare, caissier dans un restaurant de la capitale. Dans les régions de Ségou, Sikasso, ou Mopti, les habitants de plusieurs localités ont manifesté ces derniers mois. A Gao, dans le nord, les délestages ont duré plusieurs jours de suite. Les villages des zones rurales dépendent souvent de générateurs ou d’entreprises locales, mais dans les villes, la compagnie nationale cristallise les reproches. La société d’Énergie du Mali (EDM), surnommée « Energie du Mal » par certains usagers, ne parvient pas à satisfaire la demande en électricité qui croît de 10 % par an en moyenne selon le ministère de l’Énergie. La faute, notamment, à des centrales thermiques antédiluviennes et gourmandes en énergies fossiles.

Potentiel inexploité

Un rapport du ministère de l’Energie en 2019 pointe « un coût de production très important du fait de la production thermique, ce qui conduit actuellement à un déficit de près de 50 Fcfa (0,75 euros) sur le prix de vente moyen du kWh ». Vendant son électricité à perte, la compagnie a accumulé une dette colossale. Le 28 mars, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a acté la mise en place d’un programme d’apurement, d’un montant de 45 milliards de francs CFA (environ 68 millions d’euros). Il s’agit d' »assurer la continuité de la fourniture d’électricité aux populations maliennes et à soutenir le développement économique et social du pays », selon la BOAD. À terme, les autorités espèrent tirer profit du potentiel énergétique du Mali, dont les ressources hydroélectriques et photovoltaïques sont largement inexploitées. Les usagers comme Mamadou Haïdara prennent leur mal en patience: « On fait des publicités, on nous montre des convois de groupes électrogènes, on nous dit que telle centrale est en cours de finition… Nous attendons toujours ».

Le Sipperec renouvelle son contrat de concession d’électricité avec EDF et Enedis

Signé pour 25 ans, le nouveau contrat de concession du Sipperec avec EDF et Enedis couvre 87 communes franciliennes et engage les parties sur la gestion et l’évolution du réseau public de distribution d’électricité jusqu’en 2051.

La CRE dresse le bilan du redémarrage progressif des marchés de détail de l’énergie

La Commission de régulation de l’énergie publie son rapport 2023-2024 et détaille les impacts de la crise sur les marchés du gaz et de l’électricité, ainsi que les mesures mises en œuvre pour soutenir la concurrence et restaurer la confiance des consommateurs.

Plus de 80 pays poussent pour une feuille de route sur la sortie des fossiles à la COP30

Réunis à Belém, des États d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe soutiennent l’adoption d’un calendrier de retrait progressif des combustibles fossiles, malgré la résistance attendue de plusieurs pays producteurs.
en_114019191130540

Les Européens resserrent l’étau autour de l’Iran avec une résolution AIEA ciblée

L’E3 et les États-Unis déposent une résolution à l’AIEA pour formaliser la non-coopération iranienne après les frappes de juin, consolidant les bases juridiques d’un durcissement des sanctions énergétiques et financières.

Londres crée une taskforce pour renforcer la résilience énergétique après l’incident de Heathrow

Le Royaume-Uni lance une taskforce dirigée par le ministre de l'Énergie pour renforcer la sécurité du réseau électrique national, après l’interruption complète de l’aéroport d’Heathrow causée par un incendie de sous-station.

L’Inde vise $68bn d’investissements japonais pour dynamiser gaz et hydrogène

New Delhi sollicite $68bn d’investissements japonais pour accélérer ses projets gaziers, développer l’hydrogène et renforcer ses capacités d’importation de GNL dans un contexte d’ouverture accrue aux capitaux étrangers.
en_1140290965540

Berlin fixe un tarif subventionné de 0,05 €/kWh pour l’industrie lourde jusqu’en 2028

L’Allemagne introduira un tarif électrique plafonné pour ses industries les plus consommatrices, visant à préserver leur compétitivité face aux coûts énergétiques élevés.

France : Sylvain Waserman défend l’Ademe face aux critiques sur son efficacité et sa légitimité

Sous pression politique, l’Ademe est visée par des propositions de suppression. Son président rappelle le rôle de l’agence et justifie la gestion des 3,4 milliards d’euros opérés en 2024.

La croissance solaire et éolienne absorbe toute la hausse mondiale de la demande

La production solaire et éolienne a dépassé l’augmentation de la demande mondiale d’électricité sur les trois premiers trimestres de 2025, entraînant une stagnation de la production fossile selon les dernières données disponibles.
en_1140131129540

La Malaisie accélère sa fiscalité carbone pour sécuriser sa compétitivité industrielle

Le gouvernement malaisien prévoit l’introduction d’une taxe carbone et renforce ses partenariats régionaux afin de stabiliser son industrie face aux régulations internationales émergentes.

E.ON alerte sur l’incertitude entourant la réforme allemande des revenus des réseaux

E.ON met en garde contre le nouveau cadre réglementaire allemand qui pourrait freiner la rentabilité des investissements dans les réseaux électriques à partir de 2029.

Panne géante en République dominicaine : 85 % du réseau toujours hors service

Un black-out majeur a paralysé l’approvisionnement électrique en République dominicaine, affectant les transports, le tourisme et les infrastructures dans tout le pays. Les autorités affirment que la reprise se fait progressivement malgré un impact étendu.
en_1140121142540

Le Vietnam renforce sa politique énergétique pour accélérer sa transition bas-carbone

Le Vietnam consolide son cadre réglementaire et financier pour décarboner son économie, structurer un marché carbone national et attirer des investissements étrangers dans sa stratégie énergétique à long terme.

La BERD injecte $40mn dans Infinity Power pour accélérer son expansion en Afrique

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement renforce son engagement dans les renouvelables en Afrique, en soutenant l’expansion solaire et éolienne d’Infinity Power au-delà de l’Égypte.

Gavin Newsom tente de repositionner la Californie comme acteur autonome face au repli américain

Le gouverneur Gavin Newsom s’est rendu au sommet COP30 à Belém pour défendre la Californie comme partenaire stratégique, en s’écartant de la ligne fédérale et en misant sur le poids économique de son État.
en_1140111128540

Pékin ouvre les grands projets énergétiques aux capitaux privés pour relancer l’investissement

Les autorités chinoises autorisent une participation accrue des entreprises privées dans les projets énergétiques stratégiques, notamment le nucléaire, l’hydroélectricité et les réseaux de transmission, afin de redynamiser un investissement intérieur en perte de vitesse.

L’Afrique du Sud réforme ses règles pour accélérer les projets de transmission électrique

Un nouveau cadre réglementaire entre en vigueur pour structurer la planification, la passation de marchés et la gestion des infrastructures de transport d’électricité, visant à accroître la fiabilité du réseau et attirer les investissements privés.

L’Union africaine appelle à débloquer les financements d’adaptation avant la COP30

À la veille de la COP30, l’Union africaine dénonce le retard des flux financiers d’adaptation et rappelle la responsabilité historique des pays industrialisés dans l’équilibre climatique mondial.
en_1140101136540

L’efficacité énergétique mondiale ralentit à 1,8 % en 2025, loin de l’objectif de la COP28

La progression de l’efficacité énergétique mondiale reste en deçà des engagements pris à Dubaï, freinée par la demande industrielle et des politiques publiques insuffisamment adaptées aux innovations technologiques.

Les capacités renouvelables mondiales atteindront 793 GW en 2025 malgré des ambitions politiques insuffisantes

Les ajouts mondiaux en solaire et éolien atteindront un nouveau record en 2025, mais l’absence d’objectifs nationaux ambitieux crée une incertitude sur l’atteinte du triplement prévu d’ici 2030.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.