Au Japon, le retour en grâce du nucléaire pour se défaire du charbon

Le Japon réoriente sa politique énergétique en relançant ses réacteurs nucléaires pour réduire sa dépendance au charbon. Cette décision intervient dans un contexte de pressions environnementales et de recherche de sources d'énergie plus propres.

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La mer du Japon scintille paisiblement près de la plus grande centrale nucléaire du monde : Kashiwazaki-Kariwa (KK). Alors que le pays cherche à restreindre l’usage du charbon, l’un des réacteurs de KK a récemment été remis en service, accompagné de nouvelles mesures de sécurité, dont un mur anti-tsunami renforcé.

Retour à l’énergie nucléaire

Après la catastrophe de Fukushima en 2011, le Japon avait abandonné l’atome civil, entraînant une augmentation significative des importations de combustibles fossiles. Aujourd’hui, Tokyo accélère son retour au nucléaire, qui représente actuellement moins de 10 % de sa production électrique. Masaki Daito, directeur-adjoint de KK, assure que les nouvelles normes de sécurité sont les plus strictes au monde.

Mesures de sécurité renforcées

À KK, plusieurs dispositifs ont été installés pour éviter une répétition de l’accident de Fukushima. Outre le mur anti-tsunami de 15 mètres, la centrale dispose de camions générateurs sur des terrains élevés, de panneaux d’évacuation et de systèmes de ventilation filtrante. Ces améliorations visent à maintenir l’approvisionnement en électricité et à limiter l’impact d’un éventuel désastre.

Impact économique et environnemental

Avant 2011, les centrales nucléaires fournissaient un tiers de l’électricité du Japon. La fermeture des réacteurs a contraint le pays à augmenter ses importations de gaz, charbon et pétrole, avec un coût quotidien de 510 millions de dollars l’an dernier. Le think-tank E3G classe le Japon à la dernière place parmi les pays du G7 en matière de décarbonisation des systèmes électriques.

Objectifs de transition énergétique

Le Japon vise à augmenter la part des énergies renouvelables, incluant l’hydroélectricité, de 20 % à 36-38 % d’ici 2030. Parallèlement, il ambitionne de réduire la part des combustibles fossiles à 41 %. Hanna Hakko, experte d’E3G, estime que le pays pourrait atteindre 70-80 % d’électricité issue des renouvelables d’ici 2035, permettant ainsi une élimination progressive du charbon.

Défis et perspectives

Malgré ces efforts, l’énergie nucléaire demeure essentielle pour couvrir les besoins énergétiques restants, aux côtés du gaz. Tokyo prévoit que le nucléaire générera 20-22 % de l’électricité d’ici 2030. Le Premier ministre Shigeru Ishiba a affirmé la nécessité de recourir à l’atome pour assurer la sécurité énergétique, malgré les inquiétudes persistantes de la population.

Risques et perceptions publiques

Les préoccupations envers l’énergie nucléaire restent vives. Tokyo a récemment émis un « avis de méga-séisme » et évalue à 70 % le risque d’une secousse majeure dans les trente prochaines années. À Fukushima, la sécurisation du site et le sort des combustibles radioactifs restent incertains, alimentant la méfiance du public envers le nucléaire.

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