L’Argentine se trouve à un carrefour crucial de sa politique énergétique, confrontée à un dilemme de 12 milliards de dollars lié aux subventions étatiques. Ces subventions, réduisant les factures d’énergie à moins de 15 % du tarif normal pour deux tiers des consommateurs, sont devenues un enjeu clé dans l’élection présidentielle opposant le ministre de l’Économie, Sergio Massa, et le libertaire Javier Milei.
Impact Économique et Social des Subventions
Le défi est de taille. D’une part, le pays subit une inflation galopante, estimée à 185 % d’ici fin d’année, plongeant 40 % de la population dans la pauvreté. D’autre part, l’Argentine, avec un déficit fiscal profond et des réserves nettes en dollars négatives, doit impérativement réduire ses dépenses pour assainir ses finances.
Le Défi de l’Inflation et de la Pauvreté
Les subventions énergétiques, bien que soulageant à court terme, représentent un fardeau financier considérable. En 2022, ces aides ont atteint 12,4 milliards de dollars, avec plus de 8 milliards déjà dépensés jusqu’en septembre de cette année. Le financement de ces subventions, souvent assuré par la création monétaire de la banque centrale, a ironiquement alimenté l’inflation.
Vaca Muerta: Une Opportunité sous Conditions
Dans le contexte électoral, les prix de l’énergie sont devenus un sujet brûlant. Massa, représentant du courant péroniste, connu pour ses politiques de subvention, affirme que sous Milei, les factures d’électricité mensuelles pourraient tripler. De son côté, Milei, connu pour sa volonté de réduire drastiquement les dépenses de l’État, a proposé de couper toutes les subventions, mais de manière progressive.
La région de Vaca Muerta, riche en gaz de schiste, est au cœur du débat. Massa et Milei reconnaissent tous deux son potentiel en tant qu’exportateur d’énergie. Toutefois, la question tarifaire reste sensible dans un pays où plus de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.
L’Argentine se trouve à un tournant décisif, devant choisir entre la continuité des subventions énergétiques et la rigueur économique, dans un contexte d’inflation élevée et de pauvreté croissante. Le résultat de l’élection présidentielle déterminera non seulement l’avenir des politiques énergétiques du pays, mais aussi son parcours économique dans les années à venir.