Amazon est devenu cette semaine le plus important acheteur d’énergie renouvelable d’Europe avec 9 nouveaux projets éoliens et solaires. En tout, le géant du web Américain cumule 206 projets en énergies renouvelables à travers le monde. Le groupe se rapproche ainsi de son objectif de neutralité carbone prévu pour 2025. Retour sur la stratégie d’Amazon pour réduire son empreinte carbone et ses conséquences.
Amazon, leader européen du renouvelable
Amazon este devenu cette semaine l’entreprise leader en Europe dans l’achat d’énergies renouvelables (EnR). La société américaine a confirmé ce statut dans un communiqué annonçant un nouvel investissement dans neuf projets solaires et éoliens. Le site spécialisé dans la vente en ligne dispose désormais de 206 projets liés aux EnR dans le monde.
Déjà présente en Europe, aux États-Unis (USA) et en Inde, Amazon continue de développer des projets solaires et éoliens dans plusieurs zones du globe. Ainsi, des fermes solaires sont en construction en Chine, en Australie et en Afrique du Sud. La société a aussi posé des panneaux photovoltaïques sur les toits de ses data centers et des magasins Whole Foods Market aux USA.
Un nouvel investissement conséquent
Amazon a donc choisi d’investir dans neuf nouveaux projets dans cinq pays différents : les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Espagne et la Suède. Ceux-ci comprennent entres autres un parc éolien de 350 MW sur les côtes Écossaises, un autre projet éolien onshore de 258 MW au nord de la Suède, ou encore un premier projet solaire au Canada. Ainsi, Amazon possède maintenant une capacité totale de 8,5 GW d’énergie renouvelable.
Un chiffre record qui n’a pas manqué d’être salué par la communauté environnementale. Gregory Wetstone, président et chef de la direction de l’American Council on Renewable Energy (ACORE) a déclaré :
« Amazon continue de jouer un rôle clé dans la transition des entreprises vers les énergies renouvelables dans le monde entier, en démontrant que des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables sont à la fois réalisables et largement bénéfiques ».
Objectif 100% d’EnR en 2025
Tous ces projets permettent à Amazon de se rapprocher de ses objectifs en matière de consommation propre. En 2019, l’entreprise fondée par Jeff Bezos crée avec Global Optimism un engagement appelé The Climate Pledge. Il consiste à atteindre la neutralité carbone en 2040, soit 10 ans avant les prévisions de l’Accord de Paris qui porte cet objectif pour l’économie mondiale à l’horizon 2050.
Depuis sa création, The Climate Pledge a été ratifié par 53 grandes entreprises, parmi lesquelles figurent IBM, Microsoft ou encore Unilever.
Amazon souhaite également que son mix électrique soit composé à 100% d’EnR d’ici à 2025, cinq ans plus tôt que l’objectif initial de 2030. Dans cette optique, le site américain a promis d’autres actions pour favoriser la neutralité carbone et l’utilisation d’énergies propres. L’entreprise désire notamment rendre ses transports et expéditions moins polluants, et vise pour ces éléments 50% de neutralité carbone en 2030.
Déployer 100.000 véhicules électriques de livraison
Le géant du web promet aussi l’achat de 100000 véhicules électriques de livraison, la plus grosse commande jamais réalisée. Au total, l’investissement du groupe dans le développement de solutions de dé-carbonisation s’élève à deux milliards de dollars injectés dans The Climate Pledge. Là encore, un record.
Les GAFAM consomment plus que certains pays
Mais si Amazon se tourne autant vers les EnR, c’est aussi parce que la consommation électrique du groupe a atteint un niveau sans précédent. Le groupe est membre des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), les plus grandes entreprises qui dominent le marché numérique. À l’heure actuelle, la consommation de ces sociétés en électricité est déjà plus importante que celle de pays comme le Sri Lanka ou la Zambie.
Ces sociétés sont donc très gourmandes en énergie, notamment à cause de leur data centers. En 2018, on estimait déjà que ces centres de données utilisaient 1% de la consommation électrique mondiale. Selon des estimations, ils pourraient en représenter 8% d’ici à 2030.
Un risque pour les réseaux électriques européens
Consciente des risques associés à sa dépendance en électricité, Amazon se tourne donc logiquement vers de l’électricité bas-carbone. Comme pour les autres membres des GAFAM, cette décision se traduit par des investissements massifs dans des projets liés aux EnR. Ainsi, en plus de ses récents engagements, Amazon a signé en décembre dernier un contrat de 650 MW d’EnR avec le groupe français Engie.
Les géants du web sont d’ailleurs très présents dans les parcs éoliens d’Europe du Nord, et cela n’est pas sans conséquences. Les différents pays de la région craignent en effet une hausse de la demande en électricité, qui serait presque privatisée par les GAFAM. Le groupe irlandais EirGrid estime que l’augmentation des data centers pourrait créer des pénuries d’électricité dès 2026. En somme, le déploiement des EnR pour les GAFAM crée un risque pour les réseaux électriques européens.
La dé-carbonisation d’Amazon est donc un enjeu essentiel pour la transition énergétique, mais aussi pour la consommation électrique mondiale.